Le Maroc met en avant sa résilience économique et ses ambitions lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale
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Le Parlement marocain a pris part aux réunions de printemps du Réseau parlementaire de la Banque mondiale et du FMI, dans un contexte économique mondial marqué par une croissance modérée et une inflation en recul, bien qu'encore supérieure aux objectifs fixés par les principales banques centrales. Le Maroc, représenté par Neïla Tazi (Chambre des Conseillers) et Meriem Rmili (Chambre des Représentants), y a mis en avant les progrès réalisés et les réformes engagées pour renforcer son attractivité économique.
Les discussions ont porté principalement sur la thématique de l’emploi, désigné comme enjeu majeur des deux prochaines décennies. D’après les prévisions, 1,2 milliard de jeunes devront accéder au marché du travail dans les pays en développement. Sans mesures urgentes, une pénurie de 300 millions d’emplois pourrait en découler, menaçant la stabilité de nombreuses régions.
Le Maroc n’échappe pas à cette dynamique. En dix ans, la population en âge de travailler a augmenté de plus de 10 %, alors que l’emploi n’a progressé que de 1,5 %. Ce décalage est imputé à plusieurs facteurs, notamment les séquelles des crises post-pandémiques, le rythme lent des réformes et la faible participation des femmes au marché de l’emploi.
Les analyses récentes soulignent également l’importance de la transition numérique, de l’égalité d’accès et de la qualité des services publics. Le nouveau rapport "Business Ready", qui remplace le controversé "Doing Business", insiste sur trois piliers fondamentaux : le cadre réglementaire, les services publics et l’efficacité opérationnelle. Le Maroc se distingue par sa réglementation favorable aux entreprises et ses infrastructures, mais doit encore progresser dans la gestion des litiges, l’insolvabilité, la fiscalité verte et la digitalisation inclusive.
Dans le cadre des échanges, Neïla Tazi a animé une session de débat avec Makhtar Diop, directeur général de la Société Financière Internationale (SFI), sur la mobilisation du capital privé au service de la croissance. Elle a interpellé Diop sur le déséquilibre de l’allocation des capitaux à l’échelle mondiale, notamment leur faible orientation vers les économies à faible revenu.
Pour sa part, Meriem Rmili a mis en avant les efforts du Maroc pour améliorer son climat des affaires et attirer davantage d’investissements. Le pays œuvre à moderniser ses dispositifs institutionnels et se positionne comme une destination crédible et compétitive pour les investisseurs.
Au-delà des échanges économiques, cette participation illustre l’importance de la diplomatie parlementaire marocaine, active et coordonnée, dans les forums internationaux. Le Parlement joue un rôle croissant dans la défense des intérêts nationaux et la contribution aux politiques globales de développement.
Ce forum annuel, qui réunit plus de 200 parlementaires du monde entier, s’impose comme un espace de dialogue stratégique entre décideurs, experts et représentants institutionnels. Il contribue à renforcer la transparence, la responsabilisation et la voix des pays en développement dans l’agenda international.