Monnaie numérique : Le Maroc entame officiellement l’élaboration d’un cadre légal spécifique

Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib, a annoncé ce jeudi 3 juillet 2025 que le Royaume du Maroc a officiellement franchi une étape décisive en engageant la phase de préparation d’un cadre législatif propre à la monnaie numérique. Cette initiative s’inscrit dans une volonté claire d’anticiper les mutations accélérées que connaît le secteur des actifs numériques à l’échelle mondiale.

Lors d’une conférence de presse tenue en marge de l’ouverture du 23e Forum sur la Stabilité Financière Islamique, organisé à Rabat, Jouahri a indiqué que Bank Al-Maghrib a finalisé l’élaboration d’un projet de loi dédié à la monnaie numérique et l’a transmis au ministère de l’Économie et des Finances. Ce dernier a, à son tour, constitué une commission spécialisée chargée d’examiner le texte et de l’accompagner dans sa dimension législative et institutionnelle.

Parallèlement, la Banque centrale poursuit l’élaboration des textes réglementaires et des dispositifs d’application afférents à ce chantier d’envergure. Jouahri a souligné l’impératif d’accélérer ce processus, au regard des profondes mutations technologiques en cours et de l’intérêt croissant que suscitent les actifs numériques dans un contexte mondial marqué par l’incertitude géopolitique et la volatilité économique.

Dans ce même esprit, le Wali de Bank Al-Maghrib a précisé que la démarche de régulation envisagée s’étendra également aux cryptoactifs tels que le Bitcoin et autres monnaies virtuelles, avec une attention particulière portée à l’analyse des risques potentiels qu’ils pourraient faire peser sur le système financier national.

En outre, Jouahri a tenu à rappeler que le véritable défi de cette transition n’est pas uniquement d’ordre technologique ou infrastructurel, mais réside avant tout dans la mobilisation d’un capital humain hautement qualifié. Il a, à ce titre, déploré l’exode annuel d’environ vingt ingénieurs spécialisés, recrutés par des acteurs étrangers, ce qui accentue la problématique persistante de la fuite des compétences numériques, pourtant cruciales à la réussite de projets technologiques d’une telle ambition.