Réagissant aux récentes revendications portées par le mouvement de la « Génération Z », appelant à la démission du gouvernement actuel, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a déclaré que « toute décision politique concernant le gouvernement doit se faire dans le cadre de la Constitution », précisant que « le texte fondamental ne prévoit pas la chute du gouvernement à la suite de manifestations populaires ».
Invité de la chaîne Al-Arabiya, Ouahbi a estimé que « le véritable problème ne réside pas dans le maintien ou non du gouvernement, mais dans l’identification des causes profondes qui ont poussé les jeunes à descendre dans la rue, afin d’y apporter des solutions concrètes ».
Interrogé sur les revendications relatives au secteur de la santé, le ministre a souligné que « le gouvernement a consenti des efforts considérables dans la construction d’hôpitaux », tout en reconnaissant que « ces efforts restent insuffisants face à la fuite annuelle de plus de 700 médecins vers l’étranger ». Il a ajouté qu’« aucun texte juridique n’interdit à un étudiant de poursuivre ses études à l’étranger ».
Selon lui, les dysfonctionnements reprochés à l’exécutif actuel sont en réalité le fruit de l’accumulation d’erreurs sur plusieurs années, précisant que « ces problématiques se poseront à toutes les équipes gouvernementales successives ».
« Les politiques sectorielles nécessitent la contribution d’au moins dix gouvernements avant de parvenir à une vision cohérente », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que « toute réforme entreprise aujourd’hui deviendra demain un défi pour le gouvernement suivant ».
Concernant la possibilité d’un dialogue direct avec la Génération Z, Ouahbi a affirmé que « le dialogue s’effectue à travers les institutions constitutionnelles et les canaux prévus par la loi », insistant : « On ne peut pas se prévaloir des droits que confère la Constitution pour ensuite contourner les institutions qu’elle établit. »
S’agissant des mineurs interpellés lors des récents actes de violence et de vandalisme dans certaines villes marocaines, le ministre a indiqué que « ces jeunes ont des droits, mais ne portent pas encore de responsabilités pénales pleines », ajoutant que « des procédures spécifiques seront engagées pour tenir compte de leur âge et du degré de leur responsabilité ».
« Si certains mineurs descendent dans la rue et commettent des dégradations, ce n’est pas uniquement à cause de leurs conditions socio-économiques, mais aussi parce qu’ils évoluent dans un monde virtuel où tout semble permis, un espace sans État ni contraintes, qu’ils projettent ensuite dans la réalité », a-t-il expliqué.
Et pour conclure Ouahbi a affirmé que cees jeunes restent nos enfants; et l’État traitera leur cas non pas avec un esprit de vengeance, mais dans le respect du droit, avec humanité et sens de la responsabilité envers sa jeunesse.






