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Dans cet article, nous allons tenter d'analyser le processus étendu qui a conduit la France à perdre toute sa puissance en Afrique de l'Ouest. Notre objectif est de comprendre les répercussions pour la France, l'Afrique et même le Maroc. Un premier élément de réponse se trouve dans l'attitude de la France envers le continent africain.
Il existe une mentalité française en inadéquation avec l'Afrique, caractérisée par une forme d'arrogance et de suffisance au sein de l'élite française. Cette attitude crée une distance entre les Africains et la France. De nombreux exemples illustrent ce phénomène; la zone d'influence française a commencé à s'affaiblir sérieusement avec le célèbre discours de Sarkozy à Dakar en 2007, dans lequel il a présenté l'homme africain comme étant proche de la nature.
Sarkozy a dépeint l'homme africain comme n'étant pas suffisamment ancré dans l'histoire et la conscience universelle. Selon lui, l'homme africain vivant depuis des millénaires en harmonie avec la nature, ne s'intègre pas dans l'idée de progrès. Ce discours a nui à l'image de la France en Afrique en renforçant des stéréotypes négatifs.
La stratégie de la Françafrique, qui était autrefois un bouclier protégeant la France de l'hostilité de la jeunesse africaine, s'est affaiblie au fil du temps. Les présidents français, de Sarkozy à Macron, ont démantelé ce système en tentant de s'éloigner de l'Afrique. Cependant, ces actions ont créé des lacunes dans la sphère d'influence française, permettant à d'autres puissances comme la Russie, la Chine et les Émirats arabes unis de prendre de l'ampleur en Afrique.
Dans un autre registre, François Hollande s'est lui aussi fait remarquer pour ses phrases insultantes et sa légèreté à traiter des dossiers importants pour ses partenaires africains. Voilà ce que Hollande disait à propos du Sahara marocain. "L'intérêt de tous d'avoir des conflits gelés, ça entretient Euh, la flamme de la résistance ici ou le Grand Maroc ailleurs? et on vit assez bien avec un conflit gelé et on ne va pas jusqu'au bout de son règlement. Et ça nuit. C'est peut-être le problème le plus important pour le Maghreb. Comment deux grands pays, comme l'Algérie et le Maroc en sont encore là, à ne pas pouvoir envisager des politiques communes. Mais tant que ce problème demeurera, on sait que ça a cette conséquence." a déclaré Hollande
Dans cette déclaration, nous remarquons que Hollande minimise la gravité d'un conflit qui affecte le Maroc depuis son indépendance. Il est presque satisfait de la situation. François Hollande a montré le vrai visage de la France sa désinvolture a mis au jour la duplicité française. Pour la première fois, on entendait de la bouche d'un président français la vraie stratégie française autour du dossier du Sahara.
La gauche française a toujours été très virulente contre les intérêts du Maroc. Mitterrand était certainement le président le plus hostile aux intérêts du Maroc. Sa femme, Danielle Mitterrand, avait tenté dans les années quatre vingt dix de visiter les camps de Tindouf pour ensuite se rétracter sous la pression du Roi Hassan II.
Danielle Mitterrand était très impliquée dans le conflit du Sahara et elle se montrait régulièrement avec des militants du Polisario. Donc la stratégie française visant à menacer le Maroc avec le Sahara ne date pas d'hier. On peut même dire que la situation s'est fortement améliorée depuis les années de Gaulle et Mitterrand.
Le comportement arrogant et le manque de respect d'Emmanuel Macron envers les dirigeants africains ont également contribué à l'aggravation de la situation. Son attitude lors du sommet Afrique-France en 2021, où il a tenté de court-circuiter les dirigeants africains en s'adressant directement à la jeunesse, a suscité le mécontentement.
Beaucoup ont critiqué son attitude en disant qu'il n'aurait jamais osé s'adresser de la sorte au président Donald Trump ou encore à un partenaire européen. Cette infantilisation est uniquement réservée aux dirigeants africains. Un autre exemple avec l'excellent président de la République démocratique du Congo qui a témoigné son agacement face à l'arrogance de l'ancien ministre des Affaires étrangères français, qui avait parlé de compromis à l'africaine pour désigner son élection.
En fin de compte, la France cherche à maintenir son influence en Afrique tout en affrontant la concurrence internationale et en évitant que la région ne tombe sous le contrôle de puissances concurrentes. L'enjeu est économique, géopolitique et sécuritaire. Pourtant, la jeunesse africaine est de plus en plus encline à rejeter cette relation asymétrique avec la France et à revendiquer une coopération plus équilibrée et respectueuse.