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Les prix de la volaille connaissent une hausse spectaculaire sur le marché national, ce qui affecte gravement le pouvoir d'achat des ménages déjà fragilisés par l'augmentation générale des prix des produits alimentaires. Actuellement, le prix du poulet avoisine les 30 dirhams le kilogramme, contre 18 dirhams auparavant, ce qui surprend et inquiète particulièrement les consommateurs.
Cette augmentation continue des prix du poulet suscite le mécontentement des ménages, qui espéraient une stabilisation des tarifs, conformément aux promesses faites par les professionnels du secteur. L'inquiétude est d'autant plus grande à l'approche du mois de Ramadan, malgré les assurances du ministère de l'Agriculture et de la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA). Selon cette dernière, la hausse des prix serait principalement due à un renchérissement de la demande en poulet, en raison de l'augmentation des prix de la viande rouge, poussant ainsi de nombreux ménages à se tourner vers la volaille pour répondre à leurs besoins en protéines.
Par ailleurs, les intermédiaires, bien qu'ils jouent un rôle essentiel entre les producteurs et les consommateurs, sont identifiés comme un facteur contribuant à l'augmentation des prix. Pour résoudre cette problématique, l'interprofession recommande de favoriser l'agrégation, de développer des écosystèmes intégrés, de réduire les coûts marginaux et de promouvoir la création d'abattoirs industriels.
Dans cette optique, et pour réduire la dépendance vis-à-vis de l'importation, la FISA a mis en avant la nécessité de mettre en place des élevages de grands parentaux, notamment de type chair, afin d'assurer un approvisionnement national en poussins de reproduction.
De son côté, Mohamed Aaboud, président de l'Association nationale des éleveurs de poulets de chair, a expliqué que la hausse des prix résulte de divers facteurs liés à la qualité de la production et aux conditions du marché. Il a particulièrement évoqué la baisse de qualité des poussins, causée par la détérioration des conditions d'élevage, et a appelé à une intervention urgente des autorités pour garantir la stabilité des prix, tout en protégeant les éleveurs et les consommateurs. Selon lui, les mauvaises conditions d'élevage et les changements climatiques ont facilité la propagation de maladies parmi les volailles, ce qui a conduit à une réduction de l'offre et, par conséquent, à l'augmentation des prix.
Enfin, la production nationale a montré une légère augmentation par rapport à l'année précédente, avec 735 000 tonnes de viande de volaille estimées à fin octobre 2024, contre 695 000 tonnes à la même période en 2023, soit une hausse de 6%. De même, la production d'œufs de consommation a atteint 5,5 milliards d'unités à fin octobre 2024, contre 5,3 milliards en 2023, soit une augmentation de 4%, selon les chiffres de la FISA.
K.S