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SAFI : Face à la sécheresse, un village survit grâce à l’eau dessalée

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Les habitants de Beddouza, un village de pêcheurs sur la côte atlantique, n'auraient jamais imaginé devoir un jour compter sur l'océan pour leur approvisionnement en eau potable. Désormais, leur survie dépend d'une station mobile de dessalement, devenue essentielle face à la sécheresse persistante.

Dans la région de Safi, une station mobile, composée de deux citernes et deux conteneurs, a été installée en juin 2023 sur la plage de Cap Beddouza. Elle filtre l’eau de mer et y ajoute des minéraux avant de la distribuer "quotidiennement et gratuitement" à 45 000 personnes, sur un périmètre de 180 kilomètres, explique Yassine Maliari, directeur de l’Agence locale de distribution d’eau et d’électricité, à l’AFP.

Le ministère de l’Intérieur a déployé à Beddouza trois des 44 stations mobiles de dessalement "monobloc" mises en place au Maroc depuis avril 2023. De plus, 219 autres stations sont en cours de réalisation pour répondre aux besoins urgents d'environ trois millions d'habitants dans les zones rurales.

Ces stations mobiles, avec une capacité de production allant de 360 à 3 600 m³ d'eau par jour, sont jugées "la meilleure solution" par Yassine Maliari, en raison de leur facilité d’installation et de leur coût réduit comparé aux grandes infrastructures, environ 12 millions de dirhams (1,1 million d’euros).

Pour répondre aux besoins croissants des grandes villes, des projets de grande envergure, comme la construction d’une immense usine de dessalement à Casablanca, s’ajoutent aux 12 stations déjà existantes, qui fournissent 179,3 millions de m³ d’eau par an.

À Sidi Bouchta, un hameau de Beddouza, certains habitants trouvent l’eau dessalée moins douce que l’eau des sources d’autrefois. Cependant, en raison de la gravité du changement climatique, cette solution est devenue incontournable pour le Maroc, qui possède deux vastes côtes maritimes. La région dépendait auparavant des eaux souterraines, désormais épuisées, comme le raconte Hassan Kheir, un pêcheur à la retraite âgé de 74 ans.

Ce jour-là, au centre du hameau, plusieurs personnes munies de bidons venaient collecter l’eau potable dessalée, transportée par camions-citernes et stockée dans un réservoir en plastique. "Nous avions entendu parler de l’eau dessalée dans d’autres villes, mais jamais nous n’avions pensé devoir y recourir", confie Karim, un pêcheur de 27 ans.

Dans ce douar, la situation est moins critique que dans d'autres régions plus éloignées, où des pénuries d'eau ont été signalées cet été en raison de l’assèchement de certains barrages, selon des médias locaux.

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