Site indépendant d'actualités

Libéralisation du gaz butane : une réforme budgétaire qui menace les ménages modestes

0
Getting your Trinity Audio player ready...

Le gouvernement poursuit son programme de libéralisation des prix du gaz butane. Après une première hausse en mai 2024, portant le prix des bouteilles de 12 kg à 50 dirhams, une nouvelle augmentation de 10 dirhams est prévue. Cette réforme, visant à réorganiser le système de subventions, suscite des inquiétudes quant à ses répercussions sur les ménages les plus vulnérables.

Interrogé sur la date exacte de cette hausse, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, est resté vague. « Le gouvernement communiquera au moment opportun », a-t-il déclaré, une réponse qui ne rassure pas les familles déjà éprouvées par la hausse des prix des produits de première nécessité.

Selon les autorités, cette réforme est devenue incontournable face à l’ampleur du déficit budgétaire. Actuellement, l’État dépense 65 dirhams par bouteille de gaz pour maintenir les prix accessibles. Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a souligné que le système actuel « profite en grande partie à des secteurs non prioritaires, notamment l’agriculture, qui consomme 60 % de la production nationale ». Elle plaide pour un recentrage des aides vers les populations les plus démunies.

Cependant, ces arguments peinent à convaincre. Pour de nombreux ménages, notamment en milieu rural, le gaz butane reste indispensable pour cuisiner et se chauffer. La hausse progressive des prix pourrait accentuer leur précarité, faute d’alternatives accessibles.

Alors que la réforme promet d’alimenter de vifs débats parlementaires, une question cruciale demeure : comment réduire le coût des subventions sans aggraver les inégalités sociales ? À ce jour, aucune mesure d’accompagnement n’a été annoncée pour amortir l’impact de cette transition sur les ménages modestes.

L’opposition met en garde contre les risques d’une telle libéralisation. Si elle peut alléger la pression sur les finances publiques, elle risque également d’accroître les inégalités et de fragiliser davantage les citoyens les plus précaires. Pour beaucoup, le gouvernement devra trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et protection du pouvoir d’achat.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.