Le Conseil National des Droits Humains (CNDH) a publié son rapport annuel 2023, dans lequel il examine la situation des droits humains des journalistes détenus au Maroc. Le rapport présente les résultats des visites effectuées par le CNDH dans les établissements pénitentiaires et les entretiens menés avec les journalistes et leurs familles.
Le CNDH a visité Taoufik Bouachrine, détenu depuis 2018, à deux reprises en 2023. Le rapport indique que Bouachrine est détenu dans une cellule disposant d’une fenêtre pour la ventilation, qu’il bénéficie d’un suivi médical régulier et qu’il a reçu trois rendez-vous médicaux en dehors de l’établissement pénitentiaire. Cependant, il a refusé de s’y rendre, s’opposant au port de la tenue réglementaire des détenus. Le rapport précise également que Bouachrine jouit de ses autres droits, notamment le droit à l’alimentation, aux contacts avec l’extérieur, à la promenade et aux relations avec les autres détenus. Sa femme lui a rendu visite à deux reprises en 2023 et a confirmé au CNDH que ses conditions de détention étaient normales.
Le CNDH a également rendu visite à Omar Radi en octobre 2023 pour s’enquérir de son état de santé après une fracture de la main suite à un accident. Le rapport indique que son état de santé est stable et que ses conditions de détention sont normales. La demande de ses parents de le transférer au centre pénitentiaire d’Aïn Sebaâ pour le rapprocher de son lieu de résidence familiale a été refusée par la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR). Le motif invoqué est la surcharge carcérale du centre pénitentiaire d’Aïn Sebaâ et l’affectation du centre pénitentiaire de Tifelt, où il est actuellement détenu, aux détenus ayant des dossiers judiciaires dans la région de Rabat.
Le rapport mentionne également les visites effectuées par le CNDH à d’autres journalistes détenus, notamment Mohamed Ziane, Soulaimane Raissounii et les six détenus arrêtés en lien avec les manifestations de Hirak à El Hoceima. Le CNDH a pu constater leurs conditions de détention et s’entretenir avec eux. Cependant, Souleiman Raissouni a refusé de rencontrer les représentants du CNDH.
Le rapport du CNDH met en lumière la situation des journalistes détenus au Maroc et les efforts déployés par le Conseil pour suivre leurs conditions de détention et défendre leurs droits. Le rapport souligne également les défis rencontrés par certains détenus, notamment le refus de certains d’entre eux de s’entretenir avec les représentants du CNDH ou de se conformer aux règles carcérales.