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Amélioration des conditions des fonctionnaires pénitentiaires : Le gouvernement met en place une réforme ambitieuse

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En réponse à une question parlementaire, Mustapha Baïtas a détaillé les mesures concrètes prises par le gouvernement pour améliorer les conditions de travail et le statut des employés des établissements pénitentiaires, dans le cadre d'une réforme ambitieuse visant à renforcer le rôle des fonctionnaires de la DGAPR.

Les fonctionnaires des établissements pénitentiaires au Maroc, confrontés à des conditions de travail souvent difficiles, bénéficient désormais d'une réforme significative portée par l’actuel gouvernement. Le décret n°2.24.1096, adopté lors du Conseil de gouvernement du 19 décembre 2024, représente un tournant majeur dans l’amélioration de leurs conditions professionnelles et sociales. Ce texte s’inscrit dans le cadre du projet national d’amélioration de l’état social, visant à renforcer l’équité et à valoriser les métiers essentiels au service de la société.

Ce décret prévoit une augmentation substantielle des indemnités de base, allant de 1 370 à 2 900 dirhams, ainsi qu’une nouvelle indemnité liée aux charges spécifiques des agents, dont les montants varieront entre 180 et 6 000 dirhams dès janvier 2025. À compter de juillet 2025, ces indemnités seront à nouveau revalorisées, avec des montants pouvant atteindre entre 800 et 6 000 dirhams pour les postes à responsabilité élevée.

Mustapha Baïtas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, a souligné que cette revalorisation traduit la reconnaissance des risques et défis liés à la gestion des établissements pénitentiaires, souvent en proie à des tensions.

En plus de ces améliorations financières, le gouvernement a lancé une réforme globale du cadre professionnel des fonctionnaires de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Ce processus inclut la révision des titres professionnels, des grades, et des structures hiérarchiques, ainsi que la mise en place de nouvelles dispositions pour le recrutement, la formation continue, la titularisation et la promotion, assurant ainsi une progression de carrière plus claire et motivante.

Cette réforme vise également à élargir l’accès à des formations spécialisées en gestion des crises, médiation et santé mentale, afin d’aider les agents à mieux faire face aux défis de leur environnement de travail. Ces formations contribueront à améliorer les compétences des fonctionnaires et à offrir une prise en charge plus humaine des détenus.

Cependant, malgré ces avancées, les conditions de travail des agents pénitentiaires demeurent marquées par de lourdes contraintes. Les établissements, souvent surpeuplés, soumettent les agents à une pression constante, avec des risques de violence et de harcèlement de la part des détenus. Lahoussain Tamessate, député du Groupe Istiqlalien « Pour l’unité et l’égalitarisme », a souligné l’urgence de mettre en œuvre les lois relatives à l’organisation des établissements pénitentiaires et aux alternatives à l’incarcération.

Ces alternatives, telles que les travaux d’intérêt général et les peines avec sursis, visent à alléger la pression sur les infrastructures pénitentiaires et à proposer des solutions plus adaptées pour certaines catégories de délinquants. Si elles sont mises en place efficacement, ces initiatives pourraient, selon le député, améliorer les conditions de travail des agents tout en renforçant l’efficacité du système pénitentiaire.

Enfin, le gouvernement ne se contente pas de ces réformes. À long terme, il prévoit également des investissements pour moderniser les infrastructures pénitentiaires et les aligner sur les normes internationales. Cela inclut la mise à niveau des équipements de sécurité, des espaces de vie pour les détenus et des zones de travail pour les agents.

Le gouvernement travaille également à l’élaboration d’une loi-cadre pour clarifier les droits et devoirs des fonctionnaires pénitentiaires, tout en créant des mécanismes de protection juridique en cas de conflits ou de litiges liés à l’exercice de leurs fonctions.

K.S

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