À la Chambre des Représentants : La Commission de la Justice Met en Garde contre le Mariage des Mineures
La Commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme a souligné ce mardi à la Chambre des représentants la gravité du phénomène du mariage des jeunes filles, à l’occasion de la présentation par le Conseil économique, social et environnemental de ses conclusions sur « le mariage des jeunes filles et ses effets néfastes sur leur situation économique et sociale ».
Dans ses recommandations, le Conseil a confirmé que ce phénomène, qui persiste au Maroc malgré la fixation de l’âge légal du mariage à 18 ans, constitue une menace majeure pour les jeunes filles et la société dans son ensemble.
Le Conseil a révélé des données alarmantes sur la persistance du mariage des mineurs au Maroc, indiquant que le nombre de contrats de mariage impliquant des mineurs conclus en 2022 s’élevait à 12 940. Il est probable que le chiffre réel soit beaucoup plus élevé, car les statistiques officielles ne tiennent pas compte des mariages non enregistrés.
Après une analyse approfondie des risques graves encourus par les jeunes filles mineures mariées, le Conseil a mis en garde contre :
- L’exposition des jeunes filles à des risques graves pour leur santé physique et mentale.
- La limitation de leurs perspectives d’avenir et la privation de possibilités d’éducation et d’emploi.
- Leur transformation en un fardeau pour leur famille et pour la société dans son ensemble.
- Les dommages causés à l’économie nationale, en augmentant la fécondité non productive, en maintenant la pauvreté et en réduisant la participation des femmes à la vie économique.
Face à cette situation préoccupante, le Conseil a appelé à des mesures urgentes pour arrêter cette hémorragie :
- La révision du code de la famille et l’abolition des exceptions permettant le mariage des mineurs.
- Renforcer les politiques et les programmes de protection des enfants.
- Fournir aux familles pauvres un soutien matériel et moral pour empêcher le mariage de leurs filles.
- La sensibilisation aux dangers du mariage des enfants.
Par ailleurs, le Conseil a souligné que la lutte contre le phénomène du mariage des filles est une responsabilité partagée qui incombe à tous : le gouvernement, la société civile, les familles et les individus. L’adoption des recommandations du Conseil représente un pas important vers un avenir meilleur pour les filles et pour le Maroc, en contribuant à garantir leur droit à l’éducation, à la santé et à une vie digne, et à renforcer leur participation à la construction et au développement de la société.
Le phénomène du mariage des jeunes filles est une bombe à retardement qui menace l’avenir du Maroc. Nous devons tous nous unir pour arrêter cette hémorragie et protéger nos filles de ses graves dangers. Il est temps de prendre des mesures décisives pour garantir la protection des droits des filles, préserver leur dignité et construire une société saine où règnent la justice et l’égalité.