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Tebboune et la peur du Hirak
Dans une confession révélée par l'ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, le président Abdelmadjid Tebboune aurait admis que la pandémie de Covid-19 et le confinement avaient sauvé le régime face au mouvement de contestation populaire, le Hirak. Tebboune aurait également affirmé qu’il empêcherait à tout prix un tel soulèvement de se reproduire. Cette déclaration reflète la stratégie autoritaire du régime algérien, qui s’appuie sur une répression systématique pour étouffer toute forme de contestation.
Liberté d’expression en péril
Le magazine Le Point dresse un tableau sombre de la situation en Algérie, où journalistes, artistes et opposants politiques subissent persécutions et intimidations. Parmi les cas évoqués figure celui du caricaturiste Ghilas Aïnouche, exilé après avoir reçu des menaces de mort en raison de ses dessins dénonçant la corruption. Ses œuvres, jugées subversives, ont entraîné des accusations d’atteinte à la sécurité de l’État, une arme fréquemment utilisée pour faire taire les voix dissidentes.
Médias et réseaux sociaux sous contrôle
Les journalistes couvrant les manifestations ou critiquant le régime sont souvent emprisonnés sous prétexte d’atteinte à l’unité nationale. Parallèlement, une loi adoptée en 2022 a renforcé le contrôle sur les réseaux sociaux, criminalisant les contenus perçus comme nuisibles à l’ordre public. Cette législation a permis au régime de poursuivre de nombreux citoyens pour des publications jugées subversives, accentuant le climat de peur.
Une diaspora sous surveillance
En France, la diaspora algérienne, estimée à plus de 2,5 millions de personnes, est perçue par Alger comme une base arrière stratégique. Le régime surveille étroitement les activités des opposants et militants à l’étranger. Le cas d’Amir Boukhors, alias Amir DZ, illustre cette pression : cet opposant actif sur YouTube affirme avoir été enlevé et séquestré en 2024 par des individus liés aux services algériens.
Instrumentalisation religieuse et influence politique
La Grande Mosquée de Paris, sous la direction de Chems-Eddine Hafiz, est devenue un outil d’influence du régime algérien en France. Avec un réseau de 400 mosquées, l’institution mobilise la diaspora en faveur du pouvoir d’Alger, notamment lors des échéances électorales. Selon Le Point, cette mobilisation s’est intensifiée début 2024, en amont de l’élection présidentielle algérienne.
Une répression dénoncée par la communauté internationale
Organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International et Reporters sans frontières, alertent régulièrement sur la détérioration des libertés en Algérie. Elles condamnent notamment les arrestations arbitraires, les mauvais traitements infligés aux militants et la fermeture des médias indépendants. Malgré les pressions internationales, le régime algérien persiste dans sa politique répressive, projetant une propagande nationaliste pour maintenir son emprise sur une population de plus en plus désabusée.