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La Chambre des représentants a adopté des mesures strictes pour lutter contre l’absentéisme de ses membres, un fléau qui impacte la crédibilité et le fonctionnement de l’institution législative. Parmi ces mesures, la publication des absences et l’installation de caméras de surveillance figurent en tête, marquant une volonté d’instaurer plus de transparence et de responsabilisation.
Des mesures inédites pour une institution en quête de rigueur
L’absentéisme récurrent des députés suscitait des inquiétudes croissantes quant à son impact sur le déroulement des travaux parlementaires, notamment sur le vote des lois et les prises de décision politique. Pour y remédier, le bureau de la Chambre, dirigé par Rachid Talbi Alami, a décidé de rendre publiques les absences en début de chaque séance. Une initiative qui vise à responsabiliser les élus, mais qui a aussi déclenché des polémiques.
Autre mesure phare : l’installation de caméras de surveillance de dernière génération dans l’enceinte du Parlement. Ces dispositifs permettent non seulement de surveiller la présence des députés, mais aussi de lutter contre les pratiques frauduleuses, telles que l’utilisation abusive des cartes magnétiques pour justifier des absences.
Un climat de tension au sein des parlementaires
Ces initiatives n’ont pas fait l’unanimité. Si certains députés y voient un pas nécessaire vers plus de transparence, d’autres dénoncent une atteinte à leur liberté et une possible stigmatisation. Des critiques ont également émergé au sujet de la publication des absences, perçue par certains comme une mesure punitive, susceptible de ternir leur image auprès des électeurs.
Lors d’une récente réunion, Talbi Alami a défendu ces mesures, affirmant leur conformité avec les règlements parlementaires et leur importance pour restaurer la confiance du public. Il a également souligné la nécessité de mettre fin à des pratiques qu’il a qualifiées d’"immorales", notamment les falsifications des listes de présence.
Un défi persistant malgré les efforts
Le problème de l’absentéisme a été mis en lumière de manière flagrante lors du vote sur un projet de loi relatif à l’industrie cinématographique. Sur les 301 députés inscrits comme absents, seuls 94 votes ont été enregistrés. Cette situation a suscité un débat sur la véracité des présences et a renforcé la détermination du président de la Chambre à poursuivre sa croisade contre l’absentéisme.
Des propositions pour durcir davantage les sanctions, notamment financières, ont également été évoquées, bien que certains groupes parlementaires restent divisés sur la question.
Une bataille pour l’intégrité législative
Ces mesures ambitieuses témoignent de la volonté de la Chambre des représentants de relever le défi de l’absentéisme et de restaurer la confiance dans les institutions démocratiques. Reste à voir si ces initiatives parviendront à changer les comportements et à garantir une participation assidue des députés aux travaux parlementaires.
Dans un contexte où la transparence et l’efficacité des institutions publiques sont scrutées de près, le Parlement marocain s’engage dans une réforme audacieuse, avec l’espoir de poser les bases d’un travail législatif plus rigoureux et respectueux des attentes citoyennes.