Le Maroc conclut un accord stratégique avec la Russie pour l'importation massive de blé

Dans un contexte mondial de fluctuations des marchés agricoles et de conditions climatiques difficiles, le Maroc a récemment scellé un accord avec la Russie pour faciliter l'importation de grandes quantités de blé sur son territoire. Cet accord, signé vendredi dernier entre la Fédération professionnelle des activités céréalières du Maroc et ses homologues russes, marque un tournant dans les relations commerciales agricoles entre les deux pays.

L'importance de cet accord réside dans les défis auxquels le Maroc est confronté cette année en raison d'une récolte de blé nationale particulièrement faible, conséquence directe d'une sécheresse persistante. Selon les experts du secteur, cette situation critique oblige le royaume à chercher des solutions alternatives pour sécuriser l'approvisionnement en blé, un produit essentiel à la sécurité alimentaire du pays.

Le Maroc, traditionnellement dépendant des importations de blé, s'attend cette saison à augmenter considérablement ses achats auprès de la Russie. Les commerçants marocains prévoient que les importations en provenance de Russie dépasseront celles des autres pays fournisseurs, notamment la France. En effet, la Russie, avec ses vastes terres agricoles et sa production abondante, est en passe de devenir le premier fournisseur de blé tendre pour le marché marocain lors de la campagne 2024-2025.

Omar Yaâkoubi, président de la Fédération nationale des commerçants de céréales et légumineuses, a confirmé en début octobre que la Russie devrait surpasser la France en tant que principal fournisseur de blé tendre au Maroc pour la saison à venir. "Nous prévoyons l'importation de volumes importants de blé russe, dont la qualité répond aux besoins de notre marché", a-t-il précisé.

Le Maroc prévoit d'importer environ 5 millions de tonnes de blé tendre pour combler le déficit créé par la récolte nationale décevante. Cette situation s'explique en grande partie par les effets de la sécheresse qui a affecté les régions céréalières du pays. Les prévisions de la production nationale, déjà faibles, ont été exacerbées par des conditions climatiques défavorables, mettant une pression supplémentaire sur l'approvisionnement alimentaire du pays.

Dans ce contexte, la France, traditionnellement l'un des principaux fournisseurs de blé tendre pour le Maroc, se trouve dans une position délicate. En raison de la baisse significative de sa production cette année, Paris ne dispose pas des quantités suffisantes pour satisfaire la demande marocaine. "La France a annoncé une diminution substantielle de sa récolte de blé tendre, et elle ne sera pas en mesure de répondre à l'intégralité des besoins du marché marocain", a ajouté Yaâkoubi.

Face à cette situation, l'accord avec la Russie apparaît comme une réponse stratégique aux besoins urgents du Maroc en matière d'approvisionnement en blé. Le pays cherche ainsi à diversifier ses sources d'approvisionnement et à sécuriser ses stocks de céréales, tout en réduisant sa dépendance à l'égard de certains fournisseurs historiques, comme la France, qui ne peuvent pas garantir une production constante en raison de facteurs climatiques et économiques.

Ce rapprochement avec la Russie s'inscrit dans une dynamique plus large de diversification des partenaires commerciaux du Maroc. En consolidant les échanges agricoles avec la Russie, le Maroc pourrait également profiter d'une stabilité d'approvisionnement à long terme, renforçant ainsi sa sécurité alimentaire et sa résilience face aux aléas climatiques.

En outre, cet accord entre le Maroc et la Russie marque une étape importante dans l'adaptation du royaume aux défis agricoles actuels. Il souligne également la volonté du Maroc de diversifier ses sources d'approvisionnement en matières premières essentielles, tout en naviguant habilement dans un contexte international de plus en plus complexe.