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Le suspense continue avec un nouveau report et un feuilleton bien connu. La présentation du gouvernement de François Bayrou, initialement attendue dimanche soir, a été une nouvelle fois repoussée, réduisant ainsi les chances d’une annonce avant Noël, objectif du Premier ministre.
L’Élysée a précisé qu'aucune annonce n’était à attendre avant 18h00 lundi, sans confirmer si la composition du gouvernement serait révélée à ce moment-là.
Ce lundi a été déclaré journée de deuil national par Emmanuel Macron en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a frappé Mayotte. Une minute de silence sera observée à 11h00 à travers le pays, en mémoire des 35 morts et 2.500 blessés de la catastrophe.
Très émue, Estelle Youssouffa, députée (LIOT) de Mayotte, a exprimé sa colère sur France Inter, déplorant que "la petite tambouille parisienne continue" en plein deuil, alors que la population de Mayotte se retrouve sans eau et sans secours. "C'est tellement méprisant, tellement grave, tellement médiocre, qu'on n'a plus les mots", a-t-elle ajouté.
Si l’annonce est encore retardée, le gouvernement pourrait ne être connu qu’à partir du mardi 24 décembre, la veille de Noël, marquant le début des festivités de fin d'année.
Entre nominations de Premiers ministres et remaniements, la classe politique est habituée à patienter face aux ajustements des calendriers de l'exécutif. Jean-Philippe Tanguy, député RN, a déploré sur BFMTV-RMC la durée de ce processus, jugé insupportable face aux urgences du pays et aux crises actuelles, qualifiant la situation de "même sketch".
À 73 ans, François Bayrou, quatrième Premier ministre en 2024, cherche à former un gouvernement solide, avec des personnalités de droite, du centre et de gauche, pour éviter toute censure.
Son entourage a fait savoir dimanche que le Premier ministre était en phase de "derniers réglages". Plusieurs échanges ont eu lieu dimanche avec Emmanuel Macron, ainsi qu'une rencontre en soirée à l'Élysée. Marc Fesneau, président des députés MoDem et proche de François Bayrou, a indiqué que la structuration des grands ministères était finalisée et que la liste complète du gouvernement serait dévoilée avant Noël.
La composition du gouvernement nécessite un équilibre délicat entre politique, parité hommes-femmes et prises en compte des susceptibilités. Les ministres devront aussi se préparer à l’urgence de la préparation du budget 2025, sous pression des oppositions et des marchés financiers.
Les noms d'Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, de Gérald Darmanin, ex-ministre de l'Intérieur, et de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, sont régulièrement évoqués pour rejoindre le gouvernement de François Bayrou. Xavier Bertrand, cité pour le poste de ministre de la Justice, est un personnage controversé pour le Rassemblement national, qu’il a longtemps combattu, d’autant plus que Marine Le Pen attend son jugement dans le cadre du procès des assistants du Parlement européen.
Jean-Philippe Tanguy, du Rassemblement national, a exprimé son mécontentement, qualifiant l’entrée de Xavier Bertrand au gouvernement de "mauvais signe", bien que cela n'entraînerait pas une censure immédiate du RN.
Quant à Gérald Darmanin, qui a fait part de son souhait de rejoindre le Quai d’Orsay, le ministre actuel, Jean-Noël Barrot (MoDem), semble vouloir rester à ce poste.
À gauche, l'ex-ministre socialiste François Rebsamen, 73 ans, a déclaré être "prêt" à rejoindre le gouvernement, évoquant sa "relation de confiance" de longue date avec François Bayrou. Cependant, peu d'informations filtrent sur d’autres personnalités de gauche qui pourraient également envisager de se joindre au gouvernement.