Getting your Trinity Audio player ready... |
L’Assemblée nationale a adopté ce soir une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, marquant une première depuis 1962 dans l’histoire politique française. Avec 331 voix pour, cette décision entraîne la chute immédiate du Premier ministre et de son cabinet, laissant Emmanuel Macron face à une crise politique et institutionnelle majeure.
Un vote inédit et ses répercussions
L'annonce de la censure est intervenue à 20h20, scellant le sort de Michel Barnier après des semaines de tensions politiques. Le Premier ministre avait engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un acte critiqué par l'opposition pour son manque de dialogue.
"Enfin, le gouvernement Barnier est tombé ainsi que son budget violent," a déclaré Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, exprimant sa satisfaction. À l’opposé, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, a déploré "une triste journée pour la France", rappelant que Barnier avait tenté de "remettre le pays sur les rails."
Les réactions politiques se multiplient
Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a dénoncé sur les réseaux sociaux "un acte à l’opposé du patriotisme," en référence au soutien conjoint du RN et du Nouveau Front Populaire (NFP) à la motion. De son côté, Jordan Bardella, président du RN, a justifié ce vote comme "un geste pour protéger les Français d’un budget de récession."
Le chef de file socialiste, Olivier Faure, a appelé Emmanuel Macron à "entendre les Français" et à envisager la nomination d’un Premier ministre de gauche pour apaiser les tensions.
Macron face à un défi sans précédent
De retour de son voyage en Arabie saoudite, Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à rester en fonction, écartant toute possibilité de démission. Toutefois, il devra nommer un nouveau Premier ministre dans les prochaines 24 heures, une tâche complexe dans un paysage politique profondément fracturé.
Plusieurs noms circulent déjà pour succéder à Michel Barnier, dont Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, et François Bayrou, président du MoDem. Cependant, chaque choix comporte des risques. Un mauvais calcul pourrait aggraver la situation et renforcer les appels à la démission du président.
Un tournant dans la Ve République
Cette censure historique ravive les souvenirs de 1962, lorsque Georges Pompidou avait été renversé. Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, n’a pas manqué de rappeler que "même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans."
Face à une opposition galvanisée, une majorité divisée et des attentes croissantes des Français, Emmanuel Macron joue désormais sa crédibilité et celle de ses institutions. Il s’adressera à la nation demain soir à 20h pour détailler ses prochaines étapes.
Dans ce contexte d’incertitude, la France entre dans une période critique où chaque décision pourrait redéfinir l’équilibre politique et institutionnel du pays.