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Lors d’un débat à la Chambre des conseillers, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a interpellé Mohamed Bachir Rachidi, président de la Commission nationale pour l’intégrité et la prévention de la corruption, au sujet du chiffre de 50 milliards de dirhams présenté comme coût annuel de la corruption au Maroc. Le ministre a demandé des précisions sur le calcul de ce montant et des pistes concrètes pour y remédier.
« Ce chiffre représente quatre points de PIB. Je veux des détails concrets pour comprendre son origine afin de mettre en place des mesures efficaces », a déclaré Lekjaa. Cette intervention, qu’il qualifie d’« invitation explicite », souligne l’urgence d’un débat précis et d’actions concrètes pour combattre ce fléau.
Une comparaison critiquée
L’opposition a reproché au gouvernement d’allouer moins de fonds au dialogue social (45 milliards de dirhams) que ce que coûte la corruption. Lekjaa a rejeté cette comparaison, tout en insistant sur la nécessité de mieux comprendre ce chiffre pour agir efficacement.
Le chiffre de 50 milliards, issu d’un rapport de la Commission nationale pour l’intégrité en 2023, reflète l’impact économique de la corruption, qui touche 23 % des entreprises marocaines et freine l’évolution du pays dans les classements internationaux. Cependant, les contours de ce montant restent flous : inclut-il uniquement les pots-de-vin ou également d’autres formes de pertes économiques comme l’évasion fiscale et les détournements de fonds publics ?
La lutte contre la corruption : un défi de taille
Malgré des réformes visant à renforcer la transparence et les institutions, les résultats peinent à convaincre. Fouzi Lekjaa a souligné la difficulté de traduire les initiatives institutionnelles en progrès tangibles, tout en rappelant les efforts du gouvernement dans d’autres domaines, comme le dialogue social, avec des mesures concrètes :
Augmentation des salaires dans l’éducation et la santé.
Généralisation de la couverture sociale.
Aide directe à 11 millions de Marocains.
Une collaboration nécessaire
Lekjaa a appelé à une collaboration étroite entre le gouvernement et les institutions, notamment la Commission nationale pour l’intégrité, pour éradiquer la corruption et garantir une gouvernance efficace. « Dénoncer la corruption ne suffit pas. Il faut mobiliser des moyens concrets pour la combattre », a-t-il conclu.
Cette prise de position met en lumière les défis persistants dans la lutte contre la corruption et la nécessité d’une approche coordonnée et rigoureuse pour améliorer la gouvernance et renforcer la confiance des citoyens.