Le gouvernement a élaboré une stratégie rigoureuse pour mettre en œuvre sa politique de l’emploi, avec pour ambition de ramener le taux de chômage à 9 % d’ici 2030. Pour y parvenir, il prévoit la création de 1,45 million d’opportunités professionnelles, sous réserve d’un retour des précipitations à des niveaux normaux, condition essentielle à la stabilité de plusieurs secteurs économiques.
Engagé à poursuivre ses efforts en faveur de l’emploi, l’exécutif déploie une feuille de route structurée autour de huit initiatives majeures. Dans ce cadre, une enveloppe de 15 milliards de dirhams a été allouée dans la loi de finances en vigueur, dont 12 milliards pour dynamiser l’investissement, 1 milliard pour préserver les postes dans les zones rurales et 2 milliards pour renforcer l’efficacité des dispositifs de relance du marché du travail.
Cette feuille de route repose sur des leviers stratégiques, notamment le soutien aux investissements des petites et moyennes entreprises, la consolidation des politiques actives d’emploi et la généralisation du système d’apprentissage en alternance. Elle vise également à limiter les pertes d’emplois dans le secteur agricole, à unifier les politiques d’emploi sous un programme intégré et à renforcer le rôle de l’Agence nationale pour l’emploi. Par ailleurs, elle ambitionne de faciliter l’intégration des femmes sur le marché du travail, de lutter contre le décrochage scolaire et d’améliorer le système de formation.
Cette initiative intervient dans un contexte de ralentissement de la croissance économique, qui s’est établie à 3,2 % l’an dernier, principalement en raison du recul de la production agricole, impactée par une sécheresse persistante, selon le Fonds monétaire international.
Les dernières données du Haut-Commissariat au Plan révèlent une augmentation du nombre de chômeurs de 58 000 personnes entre 2023 et 2024, portant le total à 1,63 million, soit une hausse de 4 %. Le taux de chômage est ainsi passé de 13 % en 2023 à 13,3 % en 2024, avec des disparités notables entre les zones urbaines et rurales.
Certaines catégories de la population restent particulièrement touchées par le chômage, notamment les jeunes (36,7 %), les diplômés (19,6 %) et les femmes (19,4 %), soulignant ainsi l’urgence d’une action ciblée pour favoriser leur insertion professionnelle.