Rapport : Le conseil supérieur des comptes dévoile des lacunes dans la gestion des fonds publics par les partis politiques
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Le Conseil supérieur des comptes a rendu public son rapport annuel pour les années 2023-2024, dans lequel il a présenté un examen détaillé des finances des partis politiques, en particulier en ce qui concerne l’utilisation du soutien public alloué au titre de l’exercice financier 2022. Ce rapport, qui met en lumière des insuffisances et des irrégularités dans la gestion des fonds publics, a suscité une attention particulière sur la transparence et la rigueur dans l’utilisation de ces aides publiques.
Le rapport a révélé que près de 26 % des dépenses des partis politiques pour l'année 2022, soit environ 152,96 millions de dirhams, n'ont pas été correctement justifiées. Ce montant inclut notamment des subventions supplémentaires octroyées par l'État à sept partis pour couvrir des frais relatifs à des missions, des études et des recherches. La difficulté de prouver l’utilisation conforme de ces fonds soulève des interrogations sur les mécanismes de contrôle et d’audit au sein des partis bénéficiaires.
En contrepartie, le rapport mentionne que le total des dépenses déclarées par les partis, s’élevant à 130,65 millions de dirhams, a fait l’objet de plusieurs irrégularités. Parmi ces dépenses, un montant de 5,19 millions de dirhams concerne des recettes perçues sans aucune justification documentaire légale.
Il en ressort que 3,08 millions de dirhams ont été collectés sans la présentation des pièces justificatives requises, ce qui constitue une infraction aux règles de transparence et de traçabilité financière. Par ailleurs, 2,11 millions de dirhams ont été versés en espèces, dépassant ainsi le plafond légal autorisé de dix mille dirhams pour ce type de transaction, ce qui renforce les doutes quant à la conformité des pratiques financières des partis politiques.
Ce rapport souligne la nécessité d’une vigilance accrue et d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des fonds publics par les partis politiques, afin de garantir une gestion rigoureuse et conforme aux normes légales. Le Conseil supérieur des comptes a ainsi appelé à une réévaluation des procédures de vérification des dépenses politiques, dans un contexte où la confiance du public dans la gestion des finances publiques est essentielle.