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Rapport accusant l'Europe d'exploiter les énergies renouvelables au Maroc et en Égypte

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L'Europe se voit confrontée à des critiques internationales en raison de l'exploitation de projets d'énergie renouvelable en Afrique du Nord, et plus particulièrement en Égypte et au Maroc, où l'électricité est principalement produite pour l'exportation, selon les analyses du secteur fournies par la plateforme spécialisée "Energy Platform" basée à Washington.

Ces accusations reposent sur le constat que les investissements européens dans les secteurs de l'énergie et de l'agriculture en Égypte et au Maroc visent principalement l'extraction de ressources pour les acheminer vers les pays du Nord, sans générer la valeur ajoutée nécessaire pour les économies des deux pays.

Les gouvernements, institutions financières et entreprises énergétiques européennes soutiennent que ces investissements dans les projets d'énergie propre en Afrique du Nord profitent mutuellement à toutes les parties prenantes. Cependant, ces investissements contribuent en réalité à perpétuer un cycle d'épuisement des ressources dans ces nations, à créer une dépendance économique et à engendrer une dégradation environnementale, accentuant ainsi les impacts climatiques.

Les pays européens exploitent les énergies renouvelables en Égypte et au Maroc pour "blanchir" leurs économies, laissant les nations d'Afrique du Nord dépendantes des combustibles fossiles polluants, selon un rapport récent de l'organisation Greenpeace.

L'Égypte et le Maroc s'efforcent de maximiser les avantages de leur position stratégique au sud de la Méditerranée et de leurs immenses potentialités dans les secteurs solaire et éolien, afin de renforcer leur rôle central dans la quête de l'Europe pour diversifier ses sources d'énergie.

Le rapport souligne que les projets d'énergie renouvelable soutenus par l'Europe, qui produisent de l'électricité propre destinée à l'exportation, entravent la capacité de l'Égypte et du Maroc à réduire leurs émissions de carbone. Ces projets entraînent également le déplacement des populations locales et la consommation de millions de litres d'eau douce, souvent dans des régions déjà souffrant de pénurie de cette ressource.

L'Europe intensifie ses investissements en Égypte, atteignant près de 38,8 milliards d'euros (41 milliards de dollars américains) en 2020, soit environ 39 % des investissements étrangers à cette époque, selon les données examinées par la plateforme spécialisée.

Le rapport de l'organisation internationale aborde l'exploitation des ressources renouvelables au Maroc par des entreprises énergétiques mondiales, telles que Total Énergies, qui a investi 10 milliards d'euros (10,6 milliards de dollars américains) dans une usine de production d'hydrogène vert et d'ammoniaque dans la région de Guelmim-Oued Noun, au sud du pays. Ce projet, qui entrera en service en 2027, sera entièrement dédié à l'exportation.

L'Allemagne s'est également engagée à investir jusqu'à 300 millions d'euros (314 millions de dollars américains) dans la construction de centrales d'hydrogène propre, visant également des marchés d'exportation.

Une responsable des campagnes pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord chez Greenpeace, a déclaré : "Le Nord mondial doit assumer sa responsabilité de réduire sa consommation et de développer la capacité locale en énergie renouvelable, plutôt que de transférer les coûts sociaux et environnementaux au Sud."

Elle a ajouté : "Nous devons également continuer à lutter contre le colonialisme et réaliser une transformation radicale du système financier mondial."

Elle a conclu : "La transition vers une économie verte ne doit pas engendrer d'injustice pour un quelconque pays, mais doit être transformative et inclusive, en se concentrant sur les besoins des parties les plus touchées."

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