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La rentrée politique : Quels défis

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Dans un contexte économique caractérisé par la hausse des prix des matières premières et les répercussions qui en résultent sur les produits alimentaires de première nécessité et par les augmentations successives du prix des carburants, le chef du gouvernement lance un appel à son équipe ministérielle pour prendre des mesures d’austérité dans la préparation du projet de loi des finances 2024. Les citoyen Marocains se trouvent alors devant une ambigüité total sur la tendance de leur pouvoir d’achat qui impacte toute aspect programmatique de leur mode de vie pour s’adapter avec une situation économique à trajectoire aléatoire. Tels sont les principaux indicateurs d’une rentrée politique face à laquelle se prépare le gouvernement qui enregistre déjà sur son agenda des dossiers à caractère urgent avec en prime l’opérationnalisation du chantier de la protection sociale qui devrait commencer par le versement des subventions sociales aux groupes cibles comme l’a souligné Sa Majesté le Roi dans le récent Discours du Trône.

Il s’ajoute à cette urgence les dispositions à prendre pour faire face à la vague des hausses de prix qui pèse encore sur les citoyens, notamment face aux défis des fluctuations internationales et climatiques qui affectent directement la situation économique interne du Royaume.
La rentrée politique sera marquée aussi, sur le plan législatif par l’attaque au chantier de la réforme du code de la famille les amendements relatifs au droit pénal. Ces deux dossiers fiévreux demandent à investir davantage efforts pour stabiliser un consensus et arriver à une version finale convenue pour chacune des deux lois, notamment à la lumière de la divergence de positions entre un courant social conservateur qui considère toute tendance à la modernisation comme une atteinte aux constantes du pays et un courant libéral qui ne voit pas d'inconvénient à s'adapter aux évolutions que connait le monde actuel.

Quant au niveau de la gouvernance, il est attendu du gouvernement qu’il se décide sur la démarche à suivre, notamment en matière de lutte contre la corruption, qui doit s’inscrire dans une vision globale, intégrée et non sélective en adoptant les impératifs d’application de la loi sans discrimination. Une telle pratique servira une visibilité sur l’articulation que fait le gouvernement entre le processus de lutte contre la corruption et les exigences du développement. En l’occurrence, il ne suffit pas d’éradiquer les symboles de la corruption des postes de responsabilités, mais il fallait plutôt aller au-delà pour apporter des réformes profondes à la gouvernance de l’administration publique en activant les mesures de contrôle, et d’accompagnement aux pratiques d’audit de performance pour favoriser l’ancrage des bonne pratique en matière de gestion de l’action publique.

En termes de performance, le gouvernement est appelé à activer le rôle du Ministère de l'Investissement, de la Convergence et de l'Evaluation des Politiques Publiques, notamment la direction de l'évaluation des politiques publiques, afin de faciliter la tâche du Parlement, qui est constitutionnellement considéré comme principal responsable du suivi et de l'évaluation de ces politiques. Rappelons que ça fait déjà 11 ans depuis la première rencontre nationale sur la gouvernance qui portait sur la thématique de la convergence des politiques publiques au Maroc, inaugurée à l’époque du gouvernement Benkirane, et plus personne n'en a entendu parler par la suite. Aujourd'hui il existe un ministère dédié à ce domaine au sein l'équipe gouvernementale, et la situation est toujours défaillante, aucun document, aucun rapport, ni même un bilan sur La convergence des politiques économiques au Maroc au moment où le pays adopte des orientations stratégiques orientées vers les énergies renouvelables, l'hydrogène vert et la production d'uranium.

Ce qui manque à la rentrée politique, c'est un processus de communication renforcé entre le gouvernement et l'opinion publique concernant la direction du train du développement. Personne ne le prendra s'il ignore sa destination, sa vitesse et le type de passagers, et c'est ce que signifie le sérieux, comme l'a déclaré Sa Majesté le Roi.

Article rédigé par Saad Bouachrine, président de l'Institut International de la Gouvernance

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