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Journée des droits de l'homme : Le Maroc, entre régressions des libertés et promesses non tenues

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Dans le cadre des préparatifs pour célébrer la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre de chaque année, une coalition composée de vingt organisations de défense des droits humains a dressé un tableau sombre de la situation des droits de l’homme au Maroc. Selon cette coalition, cette situation se caractérise par un recul généralisé dans le domaine des droits et libertés, et elle appelle à "la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, journalistes, opposants à la normalisation, blogueurs et militants des mouvements sociaux" afin de "purger le climat politique".

Dans un communiqué publié ce lundi 9 décembre, le Comité exécutif de la coalition marocaine des organisations de défense des droits de l’homme souligne que le 76e anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies constitue un moment propice pour que les peuples se souviennent des victoires qu'ils ont arrachées au prix du sang et de la souffrance des hommes et des femmes libres du monde, face aux violations graves des droits humains, tant au niveau international que national.

Au niveau national, la coalition déclare que toute personne observant la situation des droits humains au Maroc ne peut que constater "les reculs inquiétants dans les droits et libertés, qui affectent même les acquis partiels obtenus par le mouvement des droits humains et les forces qui le soutiennent, au prix de sacrifices énormes". Elle cite plusieurs manifestations de ces régressions au cours de l’année écoulée.

La coalition fait état, dans son analyse de la situation en 2024, de ce qu’elle considère comme "la persistance de la confiscation du droit à l'organisation, tant au niveau central que local", soulignant que les autorités continuent de refuser de délivrer même les récépissés temporaires, en contradiction avec les engagements internationaux du Maroc en matière de droits humains et les dispositions de la Constitution de juillet 2011.

Elle dénonce également la "poursuite de la confiscation du droit à la manifestation pacifique, avec l’usage excessif de la force par les autorités pour disperser les manifestations et les protestations pacifiques".

La coalition souligne la "persistance des arrestations ou poursuites judiciaires contre les journalistes, blogueurs, défenseurs des droits humains, opposants à la normalisation, et l’enfermement de certains d’entre eux pour étouffer leurs voix". Elle considère que les pratiques observées à cet égard "ne laissent aucun doute sur la disparition des promesses faites par l'État à travers les rapports de l’Instance équité et réconciliation", soulevant ainsi une question politique de fond au Maroc : celle de la signification réelle de l'État de droit et de l'État des institutions.

En outre, la coalition évoque la "continuation des atteintes au droit à une vie décente, ainsi qu’aux droits économiques et sociaux", en particulier à travers des événements comme le mouvement de la palmeraie de Figuig, en lutte depuis l’année dernière contre la privatisation des eaux de la palmeraie, ainsi que la tentative de fuite massive vers la ville de Ceuta occupée, accompagnée de violations graves des droits humains, et les promesses non tenues des différents ministères à l’égard des victimes des catastrophes naturelles. Ces dernières ont souffert des séquelles du séisme qui a frappé la région d’Al-Haouz au sud du Maroc, ainsi que des inondations ayant touché plusieurs régions du pays (Errachidia, Tinghir, Zagora, Tata, Ouarzazate, Figuig...), dont les mesures de réparation n'ont pas encore été concrétisées.

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