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Guerre en Ukraine : l’opposant russe Vladimir Kara-Mourza condamné à 25 ans de prison

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Un tribunal russe a rendu son verdict le 17 avril 2023 dans l’affaire de « haute trahison » visant la figure de l’opposition russe, Vladimir Kara-Murza, jugé pour avoir critiqué l’offensive ukrainienne.
Ce lundi, un tribunal de Moscou a condamné l’opposant Vladimir Kara-Mourza à 25 ans de prison pour trois graves accusations : « haute trahison », diffusion de « fausses informations » sur l’armée russe et travail illégal pour une organisation « indésirable ».
L’opposant sera conduit dans une colonie pénitentiaire à régime sévère où il purgera sa peine dans des conditions d’incarcération très sévères. C’est ce qu’avait requis le parquet. Soit la peine cumulée la plus lourde pour ces accusations.
Menotté dans la cage dévolue aux accusés, l’opposant âgé de 41 ans a accueilli le verdict avec un sourire, avant d’enjoindre par des gestes ses soutiens à lui écrire en prison. L’une de ses avocats, Maria Eismont, a annoncé que Vladimir Kara-Mourza allait faire appel. Elle dénonce des « violations grossières de procédure » lors du procès.
Vladimir Kara-Mourza, proche de l’opposant de premier plan Boris Nemtsov assassiné en 2015, était l’un des derniers critiques du Kremlin à ne pas être derrière les barreaux ou exilé à l’étranger. Il avait critiqué le pouvoir dans des interventions publiques en Occident. L’opposant a plaidé aux États-Unis, en Europe et au Canada pour l’adoption de sanctions contre les responsables russes se rendant coupable de graves violations des droits humains, à l’instar de la « loi Magnitski » votée en 2012.
L’opposant a aussi travaillé pour l’organisation « Open Russia », déclarée « indésirable » par les autorités russes en 2017. Le chef d’accusation de diffusion de « fausses informations » sur l’armée s’appuie quant à lui sur un amendement introduit après le déclenchement de l’offensive contre l’Ukraine, qui permet de réprimer toute information considérée comme mensongère par les autorités.
Le gouvernement allemand a tout de suite dénoncé « avec la plus grande fermeté » cette condamnation. Le gouvernement britannique a également dénoncé « la condamnation politiquement motivée » de Vladimir Kara-Mourza, réclamant sa « libération immédiate ». L’ambassadeur russe Andreï Kéline a été convoqué.
« Le Royaume-Uni va continuer (…) à appeler à la libération immédiate de M. Kara-Mourza », a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie James Cleverly. L’ONU a demandé sa libération « sans délai » et l’UE a fustigé une peine « scandaleusement sévère » qui « démontre une fois de plus l’utilisation abusive du pouvoir judiciaire pour faire pression sur les militants et toute voix opposée à la guerre d’agression illégitime de la Russie contre l’Ukraine ».
Un plus tard, le ministère français des Affaires étrangères a fait part de sa « consternation ». Pour Washington, l’opposant russe est victime d’une « campagne de répression intensifiée » du Kremlin. « Nous renouvelons notre appel à la libération de M. Kara-Mourza, ainsi qu’à celle des plus de 400 prisonniers politiques en Russie », a déclaré dans un communiqué Vedant Patel, le porte-parole du département d’État américain.

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