Les employés du Caisse Marocaine de Retraite lancent une grève illimitée en raison du « non-respect de l’augmentation salariale »

Depuis le 19 novembre dernier, les employés de la Caisse Marocaine de Retraite (CMR) sont en grève générale et occupent les locaux du siège central à Rabat, en signe de protestation contre ce qu’ils considèrent comme le « non-respect de la décision gouvernementale d’augmentation des salaires », approuvée lors du dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales, le 29 avril dernier.

À ce sujet, le secrétaire national du syndicat national des employés de la Caisse Marocaine de Retraite, affilié à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a exprimé son refus face à « l’attitude de l’administration et du ministère des Finances, qui traitent les employés de la CMR comme des fonctionnaires de deuxième catégorie, malgré les rôles stratégiques que cette institution joue tant sur le plan économique que social ».

Le responsable syndical s’est étonné de « l’absence » de cette augmentation pour les employés de la CMR, alors même qu’elle a été actée avant le lancement de la réforme structurelle attendue des systèmes de retraite, visant à alléger les effets de l’inflation et du coût de la vie qui pèsent lourdement sur de nombreuses catégories de fonctionnaires.

Selon la même source, « Bien que nous soyons en grève depuis trois semaines et que toutes les activités de l’institution soient paralysées, les services de la CMR et ceux du ministère des Finances n’ont pas daigné répondre à cette demande légitime et juste ».

Il a ajouté que cette situation survient « alors que nous observons la générosité du ministère des Finances envers ses propres employés, qui ont vu leur salaire augmenter, accompagné de réformes statutaires pour inclure des hausses de primes et de compensations, ainsi que l’approbation d’augmentations des indemnités pour le directeur de la CMR et ses collaborateurs proches ».

Le Secrétaire national du syndicat des employés de la CMR a souligné que ces derniers restent déterminés à poursuivre leur mouvement de grève et leur occupation des locaux « jusqu’à ce que nos revendications légitimes soient pleinement et sans conditions satisfaites ».

Dans ce contexte, un communiqué de la CMR a précisé que la poursuite de cette escalade pourrait entraîner une crise grave, affectant tous les services offerts par l’institution à de larges segments de la population, notamment les retraités, les veuves et les orphelins, qui dépendent de leurs pensions et rentes mensuelles. Ces groupes sociaux vulnérables ne sauraient supporter une interruption de leurs revenus en cas de prolongation du conflit.

Le communiqué a ajouté que cette crise toucherait également le portefeuille financier de la CMR, qui gère environ 80 milliards de dirhams investis sur le marché financier dans de grandes entreprises et fonds d’investissement marocains.

Face à ce défi pour maintenir l’équilibre financier de la CMR, les observateurs s’interrogent, selon la même source, sur « le silence absolu de la part du gouvernement et du ministère de tutelle face à cette situation de tensions dans une institution d’une telle importance stratégique ».

Le communiqué insiste également sur le fait qu' »en raison de l’entêtement de l’administration et de son déni répété de ses engagements sociaux », les manifestants ont décidé d’intensifier leur mouvement, en orientant leurs demandes vers la réparation des droits légitimes perdus, avec en priorité l’augmentation générale des salaires, et en poursuivant leur grève et occupation de manière illimitée, accompagnée de manifestations devant le ministère des Finances.

En outre, le syndicat a appelé la direction de la CMR à privilégier l’intérêt général et à défendre avec sincérité les dossiers sociaux des employés, afin de garantir des conditions de travail adéquates et des incitations visant à alléger les souffrances et les lourdes contraintes pesant sur les travailleurs.