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Maroc : Ambitions grandioses et succès croissants sur la scène footballistique (Le Point)

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Résultats en compétition, développement des infrastructures, coorganisation de la Coupe du monde en 2030 : le Maroc récolte les fruits de ses ambitions.

Quatrième de la Coupe du monde de football au Qatar, médaillé de bronze aux JO de Paris 2024, première sélection nord-africaine à se qualifier au second tour d'une Coupe du monde féminine : le Maroc a le vent en poupe ces dernières années. Ces bons résultats ne sont pas le fruit du hasard : le royaume chérifien a lancé un grand projet de rénovation de son football pour être à la pointe, et pas seulement en Afrique.

Des arguments de poids pour les binationaux
Infrastructures, accueils de compétitions, détection des talents, binationaux : sous l'impulsion du roi Mohammed VI, le Maroc a lancé son plan de développement du ballon rond au tournant des années 2010. Un centre de formation et un centre national pour les sélections à Salé, près de Rabat, sont progressivement sortis de terre. Le complexe qui porte le nom du souverain fait la fierté du pays et permet d'attirer des joueurs qui étaient réticents auparavant, du fait de la vétusté de certaines installations.

Hanif Ben Berkane, journaliste à Foot Mercato et spécialiste du Maroc, témoigne de cette genèse. « Les résultats ne sont pas arrivés tout de suite, mais on a vu des premiers joueurs prometteurs sortir de l'Académie, comme Nayef Aguerd et Youssef el-Nesyri. La volonté était d'être attractif pour les joueurs locaux, mais aussi les binationaux, le centre a des atouts sportifs avec l'encadrement mais aussi tout le confort nécessaire. Les recruteurs surveillent les jeunes avec des origines marocaines aux quatre coins de l'Europe. Les dirigeants se sont basés sur le modèle français dans la manière d'accompagner les jeunes. »

Certains présentent le complexe de Maamora comme un Clairefontaine nec plus ultra, et qui se situe parmi les centres les plus modernes de la planète : quatre terrains au gazon naturel, trois terrains synthétiques, un terrain couvert, un terrain hybride, une salle de réathlétisation, une piscine olympique en plein air, mais aussi un centre de médecine du sport et de la performance, avec notamment une salle de cryothérapie, indispensable pour la récupération.

"On a été le premier pays à introduire l’arbitrage vidéo dans le continent."-Un conseiller de la fédération marocaine.

« Hier, un jeune joueur franco-marocain était prêt à patienter pour l'équipe de France A, confie Hanif Ben Berkane. Aujourd'hui, il voit que sa chance existe au Maroc pour être accueilli dans des conditions optimales et jouer des grandes compétitions, ce n'est plus un dilemme. »

« Un plan Marshall » pour le football féminin
Cette base de travail a permis au Maroc d'étoffer son nombre d'équipes nationales des jeunes aux A. En 2019, on comptait sept sélections pour les hommes, les féminines et le futsal, elles sont désormais 18 à occuper le centre.

« Sur le football féminin, on partait d'un système amateur et embryonnaire, constate un conseiller de la FRMF, la fédération marocaine, au Point. On a mis en place un véritable plan Marshall, avec 60 millions d'euros injectés dans ce domaine. On a investi dans les clubs, les staffs et les joueuses, avec la mise en place d'un salaire plus élevé que le revenu minimum dans la société marocaine, on veut valoriser la place de la femme à travers le football. »

Avec cette nouvelle crédibilité, le Maroc est désormais un acteur majeur pour le continent africain et la Confédération africaine de football s'appuie énormément sur le pays africain. « À ce jour, 45 partenariats ont été développés avec 54 fédérations, indique le conseiller. On propose aussi la licence d'entraîneur CAF A, avec chaque année une promotion de 15 coachs marocains et 15 coachs des autres pays africains, le Maroc est le seul à proposer ce diplôme. On a été le premier pays à introduire l'arbitrage vidéo dans le continent. »

Un stade de 115 000 places bientôt en construction
L'organisation de tournois majeurs est la dernière pierre à l'édifice selon de nombreux observateurs. Déjà partant pour organiser la Coupe d'Afrique des nations en 2015, le Maroc avait dû renoncer en raison de l'épidémie d'Ebola. La CAN en 2025, mais surtout l'organisation de la Coupe du monde du centenaire en 2030 avec l'Espagne et le Portugal. Pour l'occasion, un immense stade va être bâti à Casablanca avec une capacité d'accueil de 115 000 places. Dans ce sillage, d'autres types d'infrastructures sont prévus.

« On avait déjà des stades pour accueillir une Coupe d'Afrique, poursuit le conseiller de la fédération marocaine. C'était le sixième dossier de candidature du pays pour organiser un mondial. Cela va permettre au Maroc d'obtenir de nouveaux trains, de nouveaux avions, des aéroports modernisés… Cela va au-delà du football : ce qui va toucher les gens, c'est l'hospitalité à la marocaine. »

Seul bémol pour l'instant et pas des moindres pour les supporteurs marocains : l'absence de titre sur la scène continentale. Depuis 1976, les Lions de l'Atlas attendent un nouveau sacre à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). L'organisation de la prochaine CAN du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, en prévision de la Coupe du monde 2030, est attendue de pied ferme : le Maroc doit briller à la fois à travers ses stades et sur le terrain. Le défi s'annonce de taille pour Achraf Hakimi et les siens.

-Le Point-

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