Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a affirmé que la reconnaissance du travail domestique dans le cadre de la révision du Code de la famille ne constitue pas une simple avancée juridique. Il s’agit, selon lui, d’un engagement constitutionnel, moral et sociétal, en parfaite cohérence avec les obligations internationales du Royaume, notamment la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et les accords relatifs aux droits économiques et sociaux.
Prenant part à une conférence internationale sur le thème « La reconnaissance de la valeur du travail domestique et sa prise en compte en cas de divorce – expériences comparées », organisée à Rabat par le ministère de la Justice en partenariat avec l’Union européenne et le Conseil de l’Europe, le ministre a souligné que cette reconnaissance s’enracine profondément dans la culture juridique et sociale marocaine.
Ouahbi a mis en lumière les traditions amazighes – notamment le principe ancestral du « Kadd wa Saâya » – qui reconnaissent le droit de l’épouse à une part des biens acquis durant la vie conjugale. Cette pratique, appuyée historiquement par de nombreux oulémas et jurisconsultes, s’inscrit dans l’esprit de la charia qui vise la justice, l’équité et la préservation de la dignité humaine.
« Cette révision du Code de la famille n’est pas une réforme isolée. Elle s’inscrit dans un vaste chantier national porté par la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour renforcer les fondements d’une société plus juste, plus inclusive et plus égalitaire », a-t-il précisé.
Le ministre a également insisté sur la nécessité de valoriser le travail invisible réalisé par des millions de femmes au sein des foyers, souvent négligé mais pourtant indispensable à la stabilité des familles et au bon fonctionnement de la société.
Pour Ouahbi, l’égalité réelle entre les femmes et les hommes ne saurait se limiter à des textes législatifs : elle passe aussi par une reconnaissance effective de l’investissement quotidien des femmes dans la sphère domestique, notamment en cas de séparation ou de divorce.
Cette prise de position s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation du droit de la famille, visant à assurer une meilleure protection juridique aux femmes, à promouvoir l’équité économique et à faire du Maroc un modèle de progrès dans le monde arabo-musulman.