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Procès « Escobar du Sahara » : La défense de Saïd Naciri dénonce des irrégularités procédurales

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Le procès retentissant dit « Escobar du Sahara », impliquant plusieurs figures politiques et sportives, dont Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca et dirigeant du Parti Authenticité et Modernité (PAM), ainsi qu’Abdel Nabi Bioui, ex-président du Conseil régional de l’Oriental, se poursuit ce vendredi devant la Cour d’appel de Casablanca. Au total, 28 accusés sont impliqués, dont deux en liberté provisoire.

Des vices de procédure pointés par la défense
Dès le début de l’audience, la défense de Saïd Naciri, représentée par Me Mohamed Hassi, a soulevé de multiples vices de forme. L’avocat a réclamé l’annulation des procès-verbaux établis par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), ainsi que des interceptions téléphoniques.

Me Hassi a accusé la police judiciaire de ne pas avoir respecté les procédures légales, notamment en interceptant des communications sans autorisation préalable du procureur général, une autorisation qui elle-même nécessite l’accord du président de la Cour d’appel. La défense a évoqué une violation manifeste de l’article 108 du Code de procédure pénale, qui garantit la protection de la vie privée et impose un mandat judiciaire pour toute perquisition.

L’avocat a également rappelé que les conventions internationales protègent le droit à la vie privée et que toute exception à ce principe doit être strictement encadrée par la loi.

Violation du secret bancaire
La défense a également critiqué l’accès, jugé illégal, aux comptes bancaires de Saïd Naciri. Me Hassi a affirmé que cette démarche a été effectuée sans le consentement de l’accusé ou de sa famille, entraînant une divulgation de secrets bancaires.

Il a réfuté les accusations concernant des sommes prétendument colossales, évaluées à 8 milliards de dirhams, les qualifiant de purement fictives. En outre, il a dénoncé la publication médiatique des détails de l’affaire avant même l’ouverture officielle de l’enquête, ce qui, selon lui, enfreint l’article 24 du Code de procédure pénale.

Me Hassi a également critiqué le fait que l’accusé n’ait pas été informé des charges retenues contre lui, privant ainsi la défense d’un cadre légal pour s’organiser. « Un accusé ne peut se défendre efficacement sans connaître précisément les faits qui lui sont reprochés », a-t-il déclaré.

Des témoignages contestés
La défense a aussi fustigé l’audition de témoins par visioconférence, qu’elle considère comme une entorse aux principes juridiques. De plus, elle a dénoncé le refus de la Cour d’examiner des demandes d’assignation de personnalités politiques, sportives et artistiques. Parmi les figures citées figurent Ahmad Ahmad, ex-président de la Confédération africaine de football (CAF), l’homme d’affaires Ahmed Ben Brahim, surnommé « Escobar du Sahara », ainsi que d’autres personnalités, notamment Hicham Aït Menna, président actuel du Wydad, et la chanteuse marocaine Latifa Raafat.

Un report des décisions préliminaires
Présidée par le juge Ali Torchi, la Cour a décidé de reporter l’examen des demandes d’assignation et des objections préliminaires à la fin des débats sur les points soulevés par la défense.

Ce procès, au croisement des sphères politiques, sportives et judiciaires, continue de captiver l’opinion publique, soulevant des questions sur le respect des droits fondamentaux dans des affaires à forte résonance médiatique.

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