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L'Union Nationale des Travailleurs du Maroc (UNTM) exprime sa ferme opposition au projet de loi organique réglementant le droit de grève, dans sa version actuelle émanant de la Chambre des Représentants L'UNTM dénonce les dispositions de ce projet qui restreignent considérablement l'exercice du droit de grève et portent atteinte aux libertés syndicales.
Cette position déterminée a été réaffirmée dans un communiqué publié par l'UNTM à l'issue de la réunion tenue par son bureau exécutif national le 17 juillet courant L'organisation syndicale exhorte le gouvernement marocain à engager sans délai des consultations nationales élargies et responsables, basées sur un dialogue multipartite incluant l'ensemble des organisations syndicales Cette démarche s'avère cruciale eu égard à l'importance et à la sensibilité de ce projet de loi, qui vise à réglementer l'un des mécanismes fondamentaux de l'exercice des libertés syndicales.
L'UNTM souligne la nécessité d'encadrer le champ syndical dans une approche globale et non fragmentée, articulée autour de trois axes complémentaires et interdépendants.
1 Consécration du droit à l'organisation et à l'exercice des libertés syndicales
Garantir la protection des représentants syndicaux Créer les conditions propices à leur pleine implication dans leur rôle de représentation au sein des entreprises Favoriser leur contribution au processus de développement économique et social, ainsi qu'à l'édification de relations professionnelles saines servant les intérêts des travailleurs et des employeurs.
2 Lutte contre les pratiques antisyndicales
Combattre les manœuvres d'exclusion et de contrôle syndical, dans les secteurs public, privé et au sein des institutions publiques Mettre en place des observatoires régionaux dédiés au suivi et au règlement des conflits de travail dans un cadre institutionnel transparent Mettre fin à toutes les formes d'atteintes à ce droit et à ces libertés, y compris les menaces de licenciement, les privations de certains droits et les mutations arbitraires.
3 Révision de certaines dispositions du Code pénal portant atteinte à la liberté syndicale
L'UNTM rejette fermement le recours à l'approche sécuritaire pour réprimer les protestations et les grèves.
Condamner les interventions violentes, les arrestations et les licenciements ciblant les responsables syndicaux au sein des entreprises privées Prôner la prévalence du dialogue et de l'écoute.
Par ailleurs, l'UNTM appelle à la révision du système législatif et réglementaire régissant les élections des représentants des salariés et des délégués du personnel.
Œuvrer à la codification et à la rationalisation du paysage syndical, en adoptant des lois et des pratiques visant à renforcer les organisations syndicales et à préserver leur indépendance, afin qu'elles puissent jouer pleinement leur rôle de médiateur social, garant de la pérennité de la paix sociale Accélérer l'adoption de la loi sur les syndicats - il convient de rappeler que les conseillers de l'UNTM à la Chambre des Conseillers ont présenté une proposition de loi en ce sens Réformer le système juridique régissant les élections des salariés, afin de garantir une représentativité réelle et aboutir à une cartographie syndicale issue d'une concurrence régie par les principes d'équité et de transparence.
Enfin, l'UNTM plaide pour le soutien à l'action syndicale et le renforcement de sa position juridique et contractuelle, afin qu'elle puisse assumer pleinement sa mission de défense d'un travail décent pour tous et de contribuer au développement global.
L'UNTM réitère son appel à l'institutionnalisation du dialogue social et à l'obligation de respecter les accords sociaux.
Négocier des accords avec les différentes organisations syndicales Mettre fin au caractère saisonnier du dialogue social Renforcer le rôle des instances de contrôle chargées de l'application du Code du travail.
L'UNTM demeure déterminée à défendre les droits et libertés des travailleurs marocains, et à contribuer à l'instauration d'un climat social sain et propice au développement durable du pays.