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L’Union Marocaine du Travail appelle le gouvernement à retirer le projet de loi sur le droit de grève

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L’Union Marocaine du Travail a fermement rejeté le projet de loi organique relatif au droit de grève, le qualifiant de « restrictif », et exige son retrait immédiat du Parlement pour qu’il soit renvoyé à la table du dialogue social.

Dans un communiqué obtenu par le journal « belpresse fr », le syndicat a vigoureusement dénoncé « les agissements du ministre du Travail, qui a adopté un dialogue social superficiel et trompeur lors des discussions autour du projet de loi organique sur le droit de grève, qu’il a soumis au Parlement sans avoir complété les négociations à son sujet ».

Le syndicat a également souligné que le ministre du Travail et le gouvernement ont « entrepris une démarche provocatrice et irresponsable en transmettant le projet de loi organique sur le droit de grève au Parlement, en programmant son examen détaillé au sein de la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants, le mercredi 24 octobre 2024, en vue de son adoption ».

Le communiqué poursuit en affirmant que « ce comportement du ministre et du gouvernement, dans un dossier et un projet de loi touchant en premier lieu le mouvement syndical et la classe ouvrière marocaine, constitue une violation manifeste des engagements gouvernementaux inscrits dans le pacte social signé entre le mouvement syndical et M. le Premier ministre le 29 avril 2023, et contredit une fois de plus leurs allégations de vouloir s’engager dans un dialogue social pour traiter les grandes questions sociales. Cela démontre également, de manière évidente, leur dédain total pour les fondements de la démocratie et le contenu de l’État social ».

Le communiqué précise que « par leur audace à faire passer cette législation majeure, juste après la Constitution, qui concerne des millions de travailleuses, de travailleurs, de fonctionnaires et de fonctionnaires, ils commettent une violation flagrante de la Constitution du pays, de la démocratie, des droits de l’homme et des prérogatives de l’institution du dialogue social. Ils révèlent ainsi une intention malveillante en ignorant les propositions et les positions de l’Union Marocaine du Travail et du mouvement syndical, qui s’opposent catégoriquement à toute atteinte au droit de grève et exigent un projet de loi organique équilibré, protégeant et consacrant ce droit constitutionnel et universel, comme l’a affirmé et défendu le comité de l’Union lors des dernières sessions de dialogue social, plaidant et défendant ce droit constitutionnel avec ferveur et responsabilité ».

Le syndicat a ajouté dans son communiqué que « le ministre du Travail avait précédemment présenté la dernière version de ce projet à la représentation syndicale, la qualifiant d’empoisonnée, répressive et privant du droit de grève, tout en ouvrant la voie à de futures et graves régressions sociales. Il a ensuite, avec une intention malveillante, soumis ce projet au Parlement, sans avoir finalisé les négociations à ce sujet avec la représentation syndicale qui a rejeté sa version actuelle ».

Il a été réaffirmé que « face à cette dérive inquiétante dans l’approche participative chantée par le gouvernement et à l’indifférence à l’égard des positions de l’Union Marocaine du Travail et du mouvement syndical marocain, ainsi qu’à l’ignorance des avis du Conseil économique, social et environnemental et du Conseil national des droits de l’homme, en tant qu’institutions constitutionnelles, qui ont défendu la constitutionnalité du droit de grève et recommandé la nécessité de redéfinir ce projet dans le cadre de l’institution du dialogue social, afin d’assurer et de protéger le droit de grève tout en dépouillant la version actuelle de toutes mesures dissuasives ou restrictives dans l’exercice de ce droit ».

L’Union Marocaine du Travail a ainsi demandé au gouvernement « de mettre en œuvre correctement les dispositions de la Constitution avec un projet de loi organique sur le droit de grève qui soit juste et équilibré ». Elle a également tenu le ministre et le gouvernement responsables de l’échec des négociations sur ce dossier social crucial, ainsi que de l’affaiblissement et de la dévaluation du dialogue social.

L’Union Marocaine du Travail a averti le gouvernement « une nouvelle fois des conséquences de la persistance dans cette démarche antidémocratique et portant atteinte à un droit fondamental des droits de l’homme ».

E outre, elle a exprimé son « engagement et sa détermination à s’opposer avec fermeté, par tous les moyens légitimes, à ce projet dans sa version actuelle, qui ne diffère en rien de l’ébauche du projet gelé sous les deux gouvernements précédents ».

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