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Les avocats du Maroc s’opposent fermement aux réformes judiciaires et menacent de grève

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Ce samedi, l'Association des barreaux du Maroc a organisé une importante rencontre d'avocats, au cours de laquelle elle a appelé le gouvernement à prendre ses responsabilités face à des réformes jugées controversées.

Le bâtonnier Elhoussain Iziani, président de l'Association, a pris la parole devant un parterre de 5.000 avocats rassemblés au théâtre Mohammed V de Rabat. D'emblée, il a rejeté fermement les dispositions controversées des réformes du Code de procédure civile, du Code de procédure pénale, et du Code pénal.

 

La rencontre a réuni 17 bâtonniers représentant diverses régions judiciaires, ainsi que plusieurs figures politiques de premier plan, dont Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, Nabila Mounib, secrétaire générale du parti socialiste unifié, et Driss Azami et Mustapha Khelfi, membres du secrétariat général du PJD.

Les avocats présents ont exprimé leur mécontentement en scandant des slogans défendant les droits qu'ils estiment menacés. Ils ont brandi des pancartes réclamant "dignité, union, mobilisation, et respect des droits". L'Association a réaffirmé sa détermination à rester mobilisée jusqu'à ce que le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et le gouvernement répondent à leurs revendications.

La perspective d'une grève pour faire pression sur le gouvernement n'est pas écartée. En coulisses, certains avocats évoquent même la possibilité d'un arbitrage royal. Il a souligné que la profession traverse actuellement une crise sans précédent au Maroc, et a exhorté le gouvernement à mieux gérer la législation.

Elhoussain Iziani a notamment appelé à la révision du projet de Code de procédure pénale, qui est particulièrement critiqué et se trouve actuellement à la Chambre des conseillers. De son côté, la députée et avocate du PPS, Loubna Sghir, a mis en lumière les articles problématiques des différents codes, comme celui du Code de procédure civile qui permet au parquet de "rejuger une affaire jugée". Ce texte controversé propose également de nommer un mandataire, en excluant l'avocat, de supprimer le recours en Cour de cassation pour les affaires de moins de 80.000 dirhams, et d'interdire tout recours auprès des cours d'appel pour les dossiers de moins de 40.000 dirhams.

Concernant le Code de procédure pénale, les avocats dénoncent l'absence de défense lors de l'instruction et critiquent les obstacles imposés aux ONG et aux citoyens souhaitant porter plainte contre des abus présumés en matière de gestion des deniers publics.

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