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Le Syndicat des Secteurs de la Santé Condamne la Répression des Manifestations et Appelle à un Dialogue Social Sincère

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Ce lundi 15 juillet, le siège central du Syndicat indépendant des secteurs de la santé, membre de l'Union des syndicats indépendants du Maroc, a accueilli une réunion des membres du bureau national. Cette rencontre visait à faire le point sur les développements récents du mouvement syndical et à exprimer les positions de l'organisation face aux problématiques professionnelles actuelles.

Lors de cette réunion, les membres du bureau national ont unanimement exprimé leur rejet catégorique et leur condamnation ferme des méthodes violentes employées pour disperser la manifestation nationale des professionnels de la santé à Rabat, le 10 juillet 2024. Cette marche, qui était pacifique et professionnelle, a malheureusement été marquée par des scènes regrettables de violence, d’évanouissements et d’arrestations. Les organisateurs avaient pourtant clairement défini et communiqué le parcours et le timing de cette manifestation.

Le syndicat indépendant a salué la réponse officielle de la coordination syndicale à l’offre du gouvernement suite à sa rencontre avec le ministre de la Santé et de la Protection sociale. Ils ont également affirmé leur soutien à toutes les actions syndicales futures que cette coordination pourrait annoncer, surtout après l'interdiction de la marche du 10 juillet. Les membres du syndicat insistent sur le fait que si une réelle volonté politique existait, les syndicats nationaux mettraient l'intérêt du pays au-dessus de tout, luttant uniquement pour le bien de la nation.

Les grèves continues dans le secteur de la santé et de la protection sociale reflètent une tension persistante entre les professionnels du secteur et le gouvernement, qui les traite avec mépris et refuse de ratifier les accords issus du dialogue social sectoriel. Cette attitude contraste avec la facilité avec laquelle d’autres textes réglementaires ont été adoptés pour satisfaire les demandes d’autres secteurs. Cette disparité de traitement est d'autant plus frustrante pour les professionnels de la santé, car leurs revendications, issues de plus de 54 réunions sur une période d’un an et demi, ont été ignorées par le gouvernement.

Le syndicat appelle le gouvernement à revoir ses positions avec sagesse et discernement, en répondant de manière positive aux demandes des travailleurs de la santé, afin de préserver avant tout les intérêts des citoyens, notamment ceux nécessitant des soins continus comme les patients atteints de maladies chroniques. La prestation de soins de qualité aux citoyens marocains et la réalisation des objectifs des programmes et politiques de santé doivent primer, mais cela ne peut être accompli dans un climat de tension et de mépris continu.

Le syndicat souligne également la nécessité d’accélérer la publication des textes réglementaires complémentaires relatifs à la loi n°22.09 sur la fonction de santé, en précisant que ses dispositions actuelles ne suffisent pas à gérer la vie administrative et les parcours professionnels dans ce secteur. Ils rappellent l'importance d'impliquer les organismes syndicaux dans ce processus pour protéger les droits et les acquis des travailleurs de la santé, qui continueront à lutter pour leur dignité.

Enfin, le syndicat met en avant le besoin urgent de réformer le secteur de la santé, notamment en ce qui concerne la pénurie de ressources humaines. À titre de comparaison, la France compte plus d'un million de professionnels de la santé pour une population de 68 millions d'habitants, tandis que le Maroc n’en compte qu’environ 57 000 pour 38 millions d'habitants. Cette situation exige une vision réaliste et une véritable volonté politique pour mettre en œuvre les quatre piliers de la réforme annoncée, à commencer par la motivation des ressources humaines.

Il est à noter que du lundi 22 au vendredi 26 juillet, une nouvelle grève sera observée dans tous les hôpitaux du Maroc. Cette grève est prévue dans tous les CHU, la direction centrale, les délégations régionales et centres sanitaires. Les services des urgences et de la réanimation ne sont toutefois pas concernés.

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