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 Le Maroc en alerte face à une résurgence du criquet pèlerin dans le sud du pays

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L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a tiré la sonnette d’alarme dans son bulletin du 4 avril 2025, signalant une activité acridienne en nette progression dans le sud du Maroc, notamment dans les vallées du Draa et du Ziz-Ghris. Cette résurgence du criquet pèlerin, observée initialement dans le Sahara méridional, s’est étendue à l’Afrique du Nord-Ouest, affectant également l’Algérie, la Tunisie et la Libye.

Dans le royaume, les premières détections font état de groupes de criquets en phase de reproduction, ainsi que de larves dans différentes zones situées au sud de l’Atlas. En réponse, les autorités marocaines ont lancé des interventions ciblées couvrant une superficie totale de 2 249 hectares, dont 2 000 traités par voie aérienne.

Des mesures d’urgence pour contenir la menace

Face à l’arrivée progressive des criquets depuis l’Afrique subsaharienne, les services compétents marocains ont rapidement réactivé leurs dispositifs de veille. Des opérations de surveillance intensifiée et de lutte préventive ont été engagées dans plusieurs provinces du sud-est, notamment entre Assa et Erfoud, où des criquets solitaires matures et en accouplement ont été repérés. Le 21 mars, des larves de cinquième stade ont été observées au sud de Tata, et des regroupements d’adultes en reproduction ont été signalés entre l’est d’Assa et le sud-ouest de Zagora. En fin de mois, une bande larvaire a également été détectée près de Foum Al Hisn.

Ces signaux confirment le démarrage d’un cycle de reproduction actif, facilité par des conditions écologiques favorables, notamment la chaleur persistante et la disponibilité de végétation. La FAO prévoit une probable apparition de nouvelles générations de larves à partir de la mi-avril si ce climat se maintient.

Une logistique renforcée pour une riposte rapide

Les opérations de traitement, menées à la fois au sol et dans les airs, illustrent la réactivité des services marocains dans des zones parfois difficiles d’accès. Le recours à la lutte aérienne permet d’intervenir rapidement sur de vastes surfaces, limitant ainsi le risque de prolifération massive.

L’effort national est soutenu par les systèmes d’alerte régionaux et les outils de veille fournis par la FAO, qui joue un rôle central dans la coordination de la lutte antiacridienne à l’échelle internationale. Grâce à ses bulletins réguliers, l’organisation permet aux pays touchés d’anticiper les mouvements des essaims et d’agir de manière ciblée et efficace.

Un phénomène cyclique amplifié par le climat

Si les invasions acridiennes sont un phénomène ancien au Maghreb, leur fréquence et leur intensité tendent à s’amplifier sous l’effet des dérèglements climatiques. Cette nouvelle alerte souligne l’importance d’une vigilance permanente et d’une coordination renforcée pour protéger les écosystèmes agricoles et les moyens de subsistance des populations rurales.

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