Manifestations massives aux États-Unis contre Trump et les coupes budgétaires impulsées par Elon Musk
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Des dizaines de milliers d’Américains sont descendus dans les rues, samedi 5 avril, à travers tout le pays pour dénoncer la politique du président Donald Trump et les mesures d’austérité mises en œuvre par Elon Musk. Cette mobilisation d’envergure, à l’appel de plusieurs mouvements citoyens de gauche, vise à protester contre ce qu’ils qualifient d’« accaparement du pouvoir » par le président républicain.
L’un des principaux rassemblements s’est tenu à Washington, sur l’emblématique National Mall, entre le Capitole et le Washington Monument. Les manifestants y brandissaient des pancartes aux messages percutants comme « Pas touche à la Sécurité sociale » ou « Le fascisme est arrivé ». De nombreux drapeaux américains retournés — symbole de détresse — étaient également visibles, témoignant d’un profond malaise vis-à-vis de la direction actuelle du pays.
Jane Ellen Saums, 66 ans, résidant à Fairfax, dénonce une dérive autoritaire : « L’équilibre des pouvoirs est en train de s’effondrer. Nos institutions sont attaquées de toutes parts, des droits individuels à l’environnement. » Elissa Parker, avocate retraitée de 78 ans, partage cette inquiétude : « J’ai l’impression qu’on vit un coup d’État en douceur, orchestré par une poignée d’hommes sans scrupules. »
La mobilisation dépasse les frontières américaines. Des manifestations de soutien se sont tenues le même jour à Berlin, Paris, Londres et dans d’autres grandes villes du monde.
Les manifestants s’élèvent notamment contre les coupes drastiques dans les budgets publics, ordonnées par l’administration Trump et exécutées par Elon Musk. Ce dernier, patron de Tesla et SpaceX, s’est vu confier une mission de réduction massive des dépenses de l’État. Une démarche perçue comme brutale par de nombreux observateurs, syndicats et élus démocrates.
« Donald Trump et Elon Musk se comportent comme si le pays leur appartenait. Ils veulent s’emparer de tout ce qu’ils peuvent, quitte à piétiner la démocratie », peut-on lire dans le communiqué du collectif Indivisible, l’un des principaux organisateurs de la mobilisation.
Sur place, jeunes, retraités, familles et figures politiques ont uni leurs voix. « La démocratie n’est pas à vendre », déclarait un jeune père venu manifester avec son fils en poussette. Jamie Raskin, élu démocrate à la Chambre des représentants, a pris la parole pour dénoncer « un dictateur qui connaît le prix de tout, mais la valeur de rien ».
À New York, Denver ou encore San Francisco, des milliers d'autres manifestants ont également exprimé leur inquiétude, notamment face à la suppression d’aides sociales, aux coupes dans l’éducation, la recherche ou encore au licenciement de milliers de fonctionnaires.
Rachael Nevins, enseignante à New York, s’est dite « très préoccupée par les attaques contre la connaissance » et l’avenir du système éducatif. À Denver, une pancarte affirmait : « Pas de roi aux USA ».
Donald Trump, quant à lui, passe le week-end en Floride, à sa résidence de Mar-a-Lago. « J’aurais préféré qu’il soit ici à voir les gens dans la rue plutôt qu’à jouer au golf », regrette une manifestante. Une autre ajoute : « Ce genre de mobilisation fait du bien, mais ce ne sera pas suffisant tant que les gens ne seront pas directement touchés par sa politique. »
Les manifestants promettent de maintenir la pression dans les semaines à venir, espérant faire entendre leur voix alors que les tensions politiques ne cessent de croître à l’approche de l’élection présidentielle.