La Politisation de la couverture médiatique du séisme au Maroc par les médias Algériens
A l’instar de certains médias français, certains médias algériens comme la troisième chaîne nationale (ANT3) et AL24 ont exploité le violent tremblement de terre au Maroc à des fins politiques. Rabat a refusé les offres d’aide de ces deux pays, n’acceptant que l’assistance du Qatar, des Emirats Arabes Unis, de l’Espagne et du Royaume-Uni.
Selon la presse algérienne, l’absence d’aide de l’Algérie voisine empêcherait Rabat de faire face efficacement à la crise. Ces médias algériens ont fréquemment utilisé des termes tels que « échec », « incapacité » et « abandon » dans leurs reportages sur la catastrophe, plutôt que d’utiliser des termes positifs tels que « préparation », « solidarité » et « résilience », qui refléteraient la réalité.
Compte tenu des tensions géopolitiques actuelles entre le Maroc et l’Algérie, marquées par la rupture unilatérale des relations diplomatiques par Alger, la presse algérienne a utilisé le tremblement de terre comme un nouveau front pour affronter le Maroc, selon Mohamed Mliless, chercheur indépendant en écolinguistique et analyse du discours, dans une interview accordée à Morocco World News.
Il suggère que le régime algérien devrait profiter de cette occasion pour régler ses différends politiques, économiques, sportifs et culturels avec le Maroc. Il ajoute que les médias algériens estiment que le Maroc est actuellement vulnérable et cherchent à profiter de cette occasion pour l’affaiblir davantage.
Les images utilisées pour illustrer ces reportages sont également critiquées, car elles semblent avoir été choisies de manière partiale pour renforcer le récit selon lequel le Maroc est un État « incapable de faire face à la crise par ses propres moyens ». Cette sélection d’images ne façonne pas seulement les perceptions des téléspectateurs, mais renforce aussi discrètement l’agenda politique sous-jacent des médias concernant l’Algérie, selon Mliless.
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ambassadeur marocain Omar Hilale a lui aussi vivement critiqué la manière dont la presse algérienne a politisé le tremblement de terre, répondant à son homologue algérien Amar Bendjama, qui avait attaqué le Maroc sur la question du Sahara, avant de réitérer les condoléances d’Alger à Rabat.
M. Hilale a souhaité que les difficultés que traverse le Maroc, avec ses familles éplorées, ses morts, ses milliers de blessés et ses destructions, incitent la presse à observer une minute de silence en signe de respect et de solidarité. Il a ajouté : « On ne peut pas verser des larmes de crocodile en attaquant un pays qui vit encore une tragédie. […] Vous affichez votre solidarité et votre soutien, mais en même temps, vous distillez votre venin, vous insultez les morts et les Marocains ».
