Le viol présumé d’un adolescent de 14 ans, survenu lors du Moussem de Moulay Abdellah Amghar, suscite une vive indignation dans la région de Doukkala. Le Réseau des Associations Doukkalies Non Gouvernementales (RADNG) dénonce ce « crime odieux » et réclame une refonte de l’organisation de ce rassemblement spirituel et culturel afin de renforcer la sécurité des participants.
Le 14 août dernier, un adolescent a été victime d’une agression sexuelle au sein de deux tentes installées dans l’enceinte du Moussem de Moulay Abdellah Amghar, un événement annuel qui attire des centaines de milliers de visiteurs dans la région de Doukkala. Ce crime, impliquant un groupe d’hommes, a immédiatement suscité une vive indignation, dépassant le cadre local pour émouvoir l’opinion publique nationale et internationale.
Au-delà de la gravité de l’affaire, ce drame révèle des failles importantes dans l’organisation et la sécurité de l’événement, qui se veut pourtant un rendez-vous de spiritualité, de patrimoine et de convivialité. Dans un communiqué, le Réseau des Associations Doukkalies Non Gouvernementales (RADNG) dresse un constat sévère des dysfonctionnements récurrents : gestion anarchique des tentes, insuffisance des infrastructures sanitaires et de l’éclairage public, circulation désorganisée, pression
sur les ressources en eau potable, prolifération des déchets et risques environnementaux, ainsi que manque de transparence dans l’exploitation économique et commerciale du Moussem.
Des témoignages de participants rapportent également des atteintes à la pudeur et des comportements débridés, particulièrement la nuit. Face à cette situation, le RADNG réclame des mesures concrètes, notamment l’interdiction de passer la nuit dans les tentes lors des Moussems de la région.
L’organisation insiste également sur la nécessité de sanctions exemplaires contre les auteurs du viol collectif et propose la création d’un Médiateur de l’Enfance, sous l’égide du Médiateur du Royaume, pour permettre aux enfants victimes de violences de signaler de manière sécurisée les abus lorsqu’ils ne peuvent s’adresser directement aux services de sécurité.
Le communiqué salue par ailleurs la mobilisation de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant, sous l’impulsion de la Princesse Lalla Meryem, pour assurer la prise en charge psychologique de la victime, et exprime un soutien total à l’enfant et à sa famille. Le RADNG critique en parallèle certaines pratiques politiciennes observées durant le Moussem, notamment l’organisation de campagnes électorales anticipées, jugées contraires à l’esprit de l’événement.
Enfin, l’association appelle la commune de Moulay Abdellah à publier un bilan transparent de la gestion du Moussem, des recettes générées et de leur impact sur le développement économique et social local. Elle plaide pour une réforme structurelle globale capable de protéger la dignité des visiteurs, renforcer la sécurité et préserver le patrimoine immatériel de Doukkala.
Le RADNG conclut en rappelant que le Moussem doit rester un espace spirituel et culturel, dédié aux traditions, aux arts et au brassage civilisationnel, et met en garde contre toute dérive pouvant transformer l’événement en foyer d’insécurité, de délinquance, de vols, de harcèlement ou de crimes sexuels. Ce drame, au-delà de l’émotion qu’il a suscitée, impose une réflexion urgente sur la sécurité des grands rassemblements et la protection de l’enfance dans l’espace public.