À l’approche de l’Aïd al-Adha, Marrakech, la perle du sud marocain, connaît une effervescence particulière. Cette année, malgré une inflation galopante, la ville ocre voit ses hôtels de luxe pris d’assaut par des visiteurs avides de célébrer cette fête sacrée dans un cadre somptueux.
La flambée des prix des moutons et le contexte économique actuel n’ont pas dissuadé les Marocains de profiter d’un séjour à Marrakech pour célébrer l’Aïd al-Adha. Les hôtels de la ville ont enregistré une forte demande de la part des clients nationaux, qui ont réservé leurs chambres plusieurs semaines à l’avance.
D’un côté, la majorité des Marocains peine à joindre les deux bouts, affectés par la hausse des prix des produits de première nécessité. De l’autre, une élite privilégiée profite des hôtels de luxe pour célébrer l’Aïd al-Adha dans un cadre somptueux. Cette disparité n’est pas sans provoquer un malaise au sein de la société.
D’après les données disponibles, les hôtels classés de Marrakech enregistrent un taux d’occupation record, toutes les chambres étant réservées pendant les vacances de l’Aïd. Cet engouement s’explique par la volonté des hôtels de proposer des offres adaptées aux besoins de leurs clients, avec des prix oscillant entre 700 et 2000 dirhams par nuitée pour une chambre pouvant accueillir deux adultes et deux enfants, toutes les repas et services inclus.
Certains observateurs y voient un signe de l’inégalité croissante au Maroc. Alors que les riches continuent de s’enrichir, les pauvres se débattent pour joindre les deux bouts. L’Aïd al-Adha, avec son accent sur la consommation et la célébration, ne ferait que souligner ces disparités.
D’autres, cependant, affirment que l’amour du luxe est simplement une façon pour les Marocains de se faire plaisir et d’oublier leurs problèmes pendant quelques jours. L’Aïd al-Adha est une occasion de se réunir en famille et entre amis, de partager de la nourriture et de célébrer la vie. Et pour beaucoup, cela vaut bien le prix.
Alors que Marrakech continue d’attirer les amateurs de luxe malgré la crise, il est essentiel de ne pas perdre de vue les réalités quotidiennes de millions de Marocains et de travailler ensemble pour réduire les inégalités qui minent la cohésion sociale du pays.
