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L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a mis en garde contre l’influence grandissante des relais algériens en France, qu’il perçoit comme une source potentielle de déstabilisation. Lors d’une interview accordée à Europe 1 ce mardi 7 janvier, il a appelé à une prise de conscience urgente et à des mesures concrètes pour contrer cette dynamique.
Des réseaux d’influence puissants
M. Driencourt a souligné que l’Algérie dispose d’un réseau étendu en France, comprenant notamment 20 consulats qu’il décrit comme des « relais d’influence directe ». Il a également évoqué la présence de nombreuses mosquées et circuits financiers informels, qu’il considère comme des leviers de pouvoir efficaces à l’étranger.
Citant une phrase prononcée par un ancien Premier ministre algérien, « Monsieur l’ambassadeur, nous vous connaissons beaucoup mieux que vous ne nous connaissez », il a affirmé que cette déclaration reflète parfaitement la situation actuelle. Il a toutefois précisé qu’il ne pense pas qu’Alger pilote directement un plan structuré, mais que les relais algériens en France opèrent de manière autonome et efficace.
Un accord bilatéral à réexaminer
Xavier Driencourt a également dénoncé un accord bilatéral signé en 2007 entre Bernard Kouchner, alors ministre français des Affaires étrangères, et son homologue algérien Mourad Medelci. Cet accord permet aux élites algériennes de voyager en France sans visa. Selon lui, cela a favorisé un afflux de personnalités algériennes venues pour gérer leurs affaires financières ou se soigner, sans véritable contrôle.
Appel à des mesures concrètes
L’ancien ambassadeur a exhorté la France à revoir ses relations avec l’Algérie et à agir pour rétablir un équilibre diplomatique. « L’heure n’est plus aux doutes, elle est à la certitude », a-t-il martelé, en réponse aux récentes déclarations du ministre français des Affaires étrangères sur les intentions d’Alger.
Un contexte tendu
Ces déclarations interviennent alors que les tensions entre Paris et Alger s’intensifient. Elles concernent notamment les questions migratoires, les relations économiques et les mémoires coloniales. De plus, l’accord bilatéral de 1968, régissant la circulation des personnes entre les deux pays, fait également l’objet de débats croissants.
Avec ces propos, M. Driencourt appelle à une réflexion profonde sur les relations franco-algériennes et la manière dont la France peut préserver ses intérêts face à cette influence croissante.