Dans un ton d’une fermeté inédite, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a averti, samedi 15 mars, qu’il quitterait le gouvernement si la France venait à céder face au refus persistant de l’Algérie de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière.
« Je resterai mobilisé tant que j’aurai la conviction d’être utile et que les moyens me seront donnés », a-t-il déclaré, réaffirmant son engagement en faveur d’une politique migratoire stricte, qu’il juge essentielle à la sécurité nationale.
Cette tension diplomatique trouve son origine dans le drame survenu à Mulhouse le 22 février, où un Algérien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) est soupçonné d’avoir poignardé un passant. Cet événement a ravivé la colère au sein de l’exécutif français, déjà irrité par le refus répété d’Alger d’accorder les laissez-passer consulaires nécessaires aux expulsions.
Face à cette impasse, le gouvernement français a établi, le 14 mars, une liste d’environ soixante ressortissants algériens faisant l’objet d’une mesure d’éloignement. Bruno Retailleau a mis en garde : sans coopération d’Alger, la France pourrait aller jusqu’à remettre en question les accords de 1968, qui accordent aux Algériens un statut migratoire privilégié.
« Au bout de la riposte, il y aura une remise en cause des accords de 1968 », a-t-il insisté, soulignant qu’une telle décision marquerait un tournant majeur dans les relations franco-algériennes.
Le Premier ministre François Bayrou a lui aussi durci le ton, adressant à Alger un ultimatum de six semaines pour coopérer, faute de quoi les accords bilatéraux pourraient être remis en cause. Emmanuel Macron, en revanche, privilégie une approche plus mesurée, optant pour une renégociation des textes plutôt qu’une rupture brutale, dans un souci de préserver l’équilibre diplomatique.