Sahara marocain : l’Algérie abandonne ses conditions pour rétablir ses liens avec l’Espagne

Le ministre algérien de l’Intérieur, Ibrahim Mourad, s’est rendu en Espagne pour une visite officielle les 24 et 25 février, à l’invitation de son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska. Il s’agit de la première visite d’un haut responsable algérien en Espagne depuis la crise diplomatique déclenchée en mars 2022, lorsque Madrid a soutenu la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara.

Selon un communiqué du ministère algérien de l’Intérieur, cette rencontre vise à « discuter de la coopération bilatérale dans des domaines d’intérêt commun ».

Pour rappel, en réaction au revirement espagnol sur le dossier du Sahara, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Madrid, suspendu le traité d’amitié entre les deux pays et ordonné aux banques algériennes de geler les transactions financières avec l’Espagne. Toutefois, en novembre 2023, Alger a nommé un nouvel ambassadeur, Abdel Fattah Daghmoum, espérant un changement de position de Madrid.

Avec cette visite, l’Algérie semble assouplir sa position, alors qu’elle avait auparavant exigé des « clarifications préalables » de l’Espagne avant toute reprise des relations. Pourtant, Madrid n’a pas infléchi sa position et continue d’appuyer l’initiative marocaine d’autonomie comme solution au conflit du Sahara.

Ce rapprochement avec l’Espagne intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Alger et Paris, la France ayant elle aussi reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara.