Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, a révélé avant hier, samedi, la composition du nouveau gouvernement français dirigé par Michel Barnier, après que le président Emmanuel Macron l’ait nommé le 5 septembre en remplacement de Gabriel Attal, qui avait démissionné en juillet dernier.
Le nouveau gouvernement français comprend 39 ministres, dont la plupart sont nommés à leurs fonctions pour la première fois, tandis que d’autres ont réussi à conserver les portefeuilles qu’ils occupaient sous Gabriel Attal. Ce nouveau gouvernement a immédiatement été qualifié de « de droite », suscitant un mécontentement intense au sein des cercles politiques de gauche en France concernant cette nouvelle composition.
Avant même l’annonce de la composition du gouvernement, celui-ci a suscité l’intérêt des observateurs marocains qui se demandaient, comme d’habitude, s’il inclurait des ministres d’origine marocaine. Cela a été confirmé lorsque le secrétaire général de l’Élysée a dévoilé la liste.
Rachida Dati, d’origine marocaine, a réussi à conserver son portefeuille de la culture qu’elle occupait dans le gouvernement de Gabriel Attal, aux côtés d’autres ministres qui sont restés dans leurs fonctions. Ce gouvernement a également été renforcé par un jeune ministre d’origine marocaine, Othman Nasrou, chargé des questions de citoyenneté et de lutte contre la discrimination.
Rachida Dati fait partie des politiques français d’origine marocaine qui ont réussi à occuper des postes ministériels au cours des dernières décennies. Elle a réussi à maintenir la confiance d’Emmanuel Macron, qui l’a nommée en janvier dernier pour superviser les affaires culturelles du pays.
Dati a rapidement occupé des fonctions clés au sein des institutions de l’État et de ses ministères, avant d’être choisie par le président français Nicolas Sarkozy pour diriger le ministère de la Justice dans le gouvernement de François Fillon de 2007 à 2009, avant de devenir maire du 7ème arrondissement de Paris.
Il semble que la relation de cette responsable gouvernementale avec le Maroc soit très étroite. Elle a assisté, fin juillet dernier, aux célébrations royales à Fnideq, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’accession de Mohammed VI au trône. À cette occasion, elle a déclaré : « C’est un honneur d’être présente au Maroc en ce jour historique pour les relations franco-marocaines ; ce parcours est nécessaire et irréversible, et nous en sommes tous les architectes. »
De même, en tant que responsable du secteur culturel, elle a visité, en août dernier, le festival Moulay Abdallah Amghar à El Jadida, où elle a été aux côtés de responsables marocains lors de cet événement culturel.
Le nouveau gouvernement français a été constitué autour d’un politicien d’origine marocaine, Othman Nasrou, qui a été chargé de la gestion des questions de citoyenneté et de lutte contre la discrimination. Ce jeune homme, membre du parti Les Républicains, est né à Casablanca en 1987 avant de migrer en France.
Nasrou a déménagé en France en 2005 pour poursuivre ses études dans les classes préparatoires au lycée « Saint Geneviève » à Versailles, et a commencé à travailler dans l’entrepreneuriat en 2012, avant de se tourner vers la politique en 2014, se présentant aux élections municipales à Trappes, dans le nord.
Il a été nommé conseiller régional sur la liste de Valérie Pécresse, puis vice-président de la région Île-de-France, en charge du tourisme et des affaires internationales en 2015. En 2017, il est devenu président du groupe majoritaire au conseil régional.
Après plusieurs expériences politiques locales et régionales, Othman a été nommé vice-président chargé des affaires de la jeunesse, de l’engagement républicain et de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la région Île-de-France en 2021, avant de devenir le porte-parole de Valérie Pécresse pour les élections françaises de 2022.
En outre, les relations franco-marocaines connaissent depuis plusieurs mois une dynamique positive. Au cours des dernières semaines, divers meetings ont eu lieu entre des responsables des deux côtés, renforcés par un message du président Emmanuel Macron au roi Mohammed VI à la fin juillet, à l’occasion de la fête du Trône, dans lequel il exprimait le soutien de la République à la souveraineté marocaine sur les régions du sud.