Lors de son 28e congrès national, la direction collégiale du PAM intensifie ses critiques envers le gouvernement
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Loin du modèle de communication de son prédécesseur, Abdellatif Ouahbi, la nouvelle direction du parti Authenticité et Modernité (PAM), souvent discrète, a haussé le ton de ses critiques à l'égard du gouvernement d'Aziz Akhannouch, quoique de manière indirecte.
En effet, ce samedi 11 mai, lors de la 28ème session du Conseil national du parti à Salé, Salaheddine Abou El Ghali, membre de la direction collective du secrétariat général du PAM, a déclaré au nom de cette dernière : "Dire la vérité, si amère soit-elle, est l'une des manifestations les plus importantes du respect des engagements et des obligations. En ce sens, nous affirmons que le bilan positif réalisé par le gouvernement et les progrès notables accomplis par notre pays dans de nombreux domaines ne doivent pas occulter la persistance de manifestations et de dysfonctionnements sociaux inacceptables dans le Maroc d'aujourd'hui."
Poursuivant son discours, Salaheddine Abou El Ghali a ajouté : "Nous disons cela avec toute sincérité, d'abord à nous-mêmes et à nos militants, et ensuite à tous ceux qui sont jaloux de notre patrie, car malgré le rythme effréné du développement et du progrès qui ont marqué les deux dernières décennies, la conviction de notre pays, roi et peuple, est que le rythme du changement reste lent et que les réformes majeures ne se traduisent parfois pas par une amélioration concrète des conditions de vie de nombreuses couches sociales qui continuent à sombrer dans la précarité et à souffrir du manque et de la mauvaise qualité des services publics, comme l'a révélé le tremblement de terre d'Al Haouz et, avant lui, le rapport sur le Nouveau Modèle de Développement."
La direction collective a souligné que "certaines politiques publiques destinées aux catégories sociales fragiles, telles que les femmes en milieu rural, les enfants et les personnes à besoins spécifiques, restent d'une efficacité limitée, et que de nombreuses zones montagneuses continuent de souffrir d'un manque de développement. Pire encore, les manifestations de la rente et de la corruption persistent dans de nombreux domaines, y compris le domaine politique, et l'hémorragie internationale de nos énergies et de nos ressources humaines qualifiées s'aggrave, ce qui nous impose, en tant que parti, de redoubler d'efforts et de mobilisation, que ce soit au niveau de la création de visions et de positions intellectuelles renouvelées sur ces questions ou de la recomposition de nos élites et de nos élus au sein du parti pour les traiter avec toute la responsabilité et le sérieux nécessaires."
Abou El Ghali a également déclaré : "Nous misons sur le projet d'Académie du parti pour la pensée collective et la formation, en tant que projet stratégique prometteur qui vise à renforcer la capacité de notre parti à assumer ses rôles constitutionnels et à porter sa pleine responsabilité. En effet, un parti responsable est un parti capable de formuler des positions et des solutions à toutes les questions qui concernent la nation et les citoyens, et d'exploiter toutes les opportunités et les espoirs qui subsistent aujourd'hui pour un développement et une croissance accrus."
Attirant l'attention sur le fait qu'en "réponse à ces messages royaux précis et en adéquation avec nos valeurs et principes fondateurs, nous serons le premier parti politique à élaborer une charte d'éthique, ce qui nous conférera une responsabilité morale collective. Car il ne faut pas négliger le fait que l'acteur politique est un modèle dans la société, et qu'un bon modèle doit s'inspirer des principes minimaux de la chevalerie, de l'honnêteté, de l'intégrité, du sacrifice, de la droiture et de la fidélité à son appartenance partisane."
A ce propos, il conclut : "La direction collective du parti est convaincue que la charte d'éthique ne sera pas un luxe intellectuel ou une course politique pour devancer les autres partis, mais qu'elle sera une charte porteuse de charges morales contraignantes. "C'est cette élévation de son statut qui nous a conduits à éviter d'en adopter le contenu au sein du Bureau politique. Compte tenu de son importance symbolique majeure, nous avons décidé de vous le soumettre, en tant que parlement et conscience du parti, pour lui donner sa dimension la plus noble et sa conception la plus complète."