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Les motifs du report de la gestion du trafic aérien dans le Sahara marocain : clarifications d’un expert

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Le président des Îles Canaries, Fernando Clavijo, s’est rendu à Rabat le mardi 8 octobre, où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Ensemble, ils ont abordé divers sujets d’intérêt commun.

Ce qui a particulièrement retenu l’attention lors de cette rencontre, c’est l’éloge du responsable espagnol à l’égard du Maroc, saluant son rôle dans la lutte contre l’immigration, son attachement aux relations bilatérales, ainsi que son soutien à la position officielle de l’Espagne en faveur de l’autonomie. Cette attitude marque un changement notable dans le discours du responsable espagnol, qui, il y a peu, tenait des propos divergents.

Les deux responsables ont souligné les avancées dans les dossiers du tracé des frontières maritimes, la réactivation de la ligne maritime directe entre Tarfaya et Las Palmas, ainsi que le transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara au Maroc.

Lors de la conférence conjointe, Bourita a déclaré : « La rencontre a été l’occasion d’ouvrir un dialogue franc et approfondi sur toutes les questions, y compris celles qui relèvent des institutions et de la constitution espagnoles, et qui sont traitées avec Madrid tout en ayant un impact sur les Canaries. Aujourd’hui, dans un esprit de partenariat et de confiance, nous devons progresser sur des dossiers tels que la délimitation des espaces maritimes, la gestion de l’espace aérien et la migration, entre autres. »

La mention de l’espace aérien intervient dans un contexte où plusieurs rapports confirment le transfert imminent de sa gestion au Maroc. Cela soulève des questions quant à savoir si cette rencontre est un indicateur d’un transfert prochain à la souveraineté marocaine.

À ce sujet, Khalid Chiat, professeur de relations internationales à l’Université Mohammed Ier d’Oujda, a précisé que « le ton des représentants des Canaries est désormais en harmonie avec l’évolution ascendante des relations maroco-espagnoles ».

Selon Chiat, les relations entre le Maroc et la région des Canaries, qui relève constitutionnellement du centre administratif de l’Espagne, comportent plusieurs aspects à considérer. Il explique que les sujets évoqués par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’inscrivent dans le cadre des accords maroco-espagnols, y compris sur des questions de sécurité, de lutte contre les réseaux criminels et les trafiquants de drogue, ainsi que les problématiques liées à la migration irrégulière. Il rappelle que la position du Maroc sur ces enjeux est constante, en accord avec les responsabilités qu’il assume.

Chiat estime que la question du contrôle de l’espace aérien est déjà réglée, et qu’il ne reste probablement que des aspects techniques à finaliser, notamment le transfert de la station de contrôle aérien de Casablanca à Agadir. Selon lui, sur le plan pratique, cela est déjà acté et ne demande qu’une mise en œuvre concrète.

En ce qui concerne la délimitation des frontières maritimes, notamment avec les Îles Canaries, il évoque la possibilité d’un accord concernant l’exploitation des ressources minières. Cela pourrait constituer une base d’entente entre le Maroc et l’Espagne, et par extension avec les Canaries.

Il a conclu en soulignant que les Canaries cherchent à renforcer leurs capacités économiques et de développement en tirant profit des avantages offerts par le Maroc. Cependant, il avertit que cette démarche ne devrait pas se transformer en un troc de positions politiques, notamment sur la question du Sahara marocain, contre des bénéfices économiques.

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