La commémoration annuelle de la Fête de la Jeunesse, célébrée au Maroc le 21 août, a ravivé le débat sur la mise en œuvre effective du Conseil consultatif de la jeunesse et du travail associatif. Malgré l’inscription du Conseil dans la Constitution marocaine de 2011, sa mise en place tarde à se concrétiser. Bien que la loi organique ait été adoptée en 2018, cette instance, censée représenter et défendre les intérêts des jeunes, reste inactive.
Dans une déclaration à ”Belpresse fr”, Fadi Oukili Asraoui, secrétaire général de la jeunesse Ittihadia, a confirmé que ce retard est incompréhensible. Il souligne l’importance cruciale de ce Conseil, notamment dans le contexte actuel, pour formuler des propositions concrètes et défendre les droits des jeunes. Selon lui, la composition du Conseil, avec une surreprésentation de la société civile, pourrait expliquer en partie ce blocage.
Asraoui a déclaré que “Cette initiative témoignait d’une volonté de l’État de répondre à leurs revendications et d’écouter leurs préoccupations en établissant une institution constitutionnelle chargée de formuler des avis et des conseils sur les questions relatives à la jeunesse et aux politiques qui leur sont destinées, tout en les soutenant. »
Le secrétaire général de la jeunesse Ittihadia a ajouté : « Nous demeurons dans l’incapacité de déterminer les raisons exactes du blocage de la mise en œuvre de ce Conseil, ainsi que d’autres conseils, qui restent à ce jour inactifs. Alors qu’il aurait dû remplir ses fonctions et nous en faire bénéficier, sa composition a été surchargée de représentants de la société civile au détriment d’une véritable représentation de la jeunesse. »
Asraoui a conclu que “l’absence de ce Conseil soulève des questions sur la crédibilité des institutions et la sincérité de l’engagement envers la jeunesse. Il est urgent, selon lui, de doter le Maroc d’un tel organe consultatif pour garantir une meilleure prise en compte des aspirations des jeunes dans les politiques publiques. »
Il convient de noter que, l’article 170 de la Constitution définit le Conseil consultatif de la jeunesse et du travail associatif comme « un organe consultatif dans les domaines de la protection de la jeunesse et de la promotion du développement associatif. Il est chargé d’étudier et de suivre les questions relatives à ces domaines, de formuler des propositions sur tout sujet d’ordre économique, social ou culturel touchant directement à l’amélioration des conditions de la jeunesse et du travail associatif, de favoriser ses capacités créatrices et de l’encourager à participer à la vie nationale dans un esprit de citoyenneté responsable ».
En outre, l’article 33 de la Constitution énonce les objectifs du Conseil : élargir et généraliser la participation des jeunes au développement social, économique, culturel et politique du pays ; aider les jeunes à s’intégrer dans la vie active et associative ; apporter une assistance à ceux qui rencontrent des difficultés d’adaptation à la vie scolaire, sociale ou professionnelle ; faciliter l’accès des jeunes à la culture, à la science et à la technologie, ainsi qu’aux arts, aux sports et aux loisirs ; créer les conditions propices au développement de leurs talents créatifs et innovateurs dans ces domaines.