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Dossier « Escobar du Sahara » : la cour d’appel convoque Latifa Raafat comme témoin

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La chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a décidé, dans un nouvel épisode du dossier médiatiquement baptisé « Escobar du Sahara », de convoquer plusieurs déclarants lors de la prochaine audience prévue le 18 septembre, parmi lesquels figure la chanteuse marocaine Latifa Raafat. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de l’audition des témoins dans l’affaire où est poursuivi Said Naciri, ancien président du club de football Wydad et ex-président du conseil de la préfecture de Casablanca.

Un membre de la défense de Naciri a confirmé que la cour a également décidé de convoquer un notaire, ainsi que le chef de la confrérie Nassiriya, afin d’apporter des éclairages supplémentaires sur ce dossier en pleine évolution rapide.

L’audience de jeudi a été marquée par une confrontation intense entre Naciri et l’un des témoins, lié à ce dernier par une amitié de trois décennies. Selon la défense, ce témoin est passé du statut de simple « témoin » à celui de « partie adverse » après avoir insisté pour produire des documents qu’il affirme accabler Naciri, dont un document qu’il prétend avoir obtenu via un site Facebook, et un autre qu’il attribue directement à l’accusé.

La défense de Naciri a remis en cause la crédibilité des pièces présentées, précisant que l’une d’elles avait déjà été intégrée dans le procès-verbal de la police judiciaire par un témoin, puis confrontée lors du procès à un témoignage émanant de l’autorité supervisant le secteur de l’eau et de l’électricité. Ce témoignage démontre, selon la défense, la fausseté des allégations contenues dans le document, notamment à travers les données de consommation qui montrent que la villa concernée n’a enregistré aucune consommation durant la période évoquée par le témoin.

Par ailleurs, la défense souligne que même le principal plaignant a fourni des informations contradictoires à celles du témoin, considérant que ces déclarations contradictoires soulèvent des questions essentielles quant à la véracité des faits allégués. Selon eux, cela justifie pleinement l’application du principe légal du « doute profitant à l’accusé » dans la procédure pénale.

La défense a aussi attiré l’attention sur le fait que les documents présentés lors de l’audience « ne sont pas de nature commerciale et ne portent pas la signature de l’accusé », ce qui leur fait perdre leur valeur probante, d’autant plus qu’il s’agit de simples « reçus de livraison » émis et reçus par la même société.

De son côté, un des avocats de la défense a qualifié l’audience de « brûlante », marquée par une confrontation directe entre Naciri et le témoin. Ce dernier a été confronté à des déclarations qu’il avait précédemment faites devant la brigade nationale et le juge d’instruction, avant de toutes les récuser. Il a été souligné que le témoin a fourni à la cour des informations nouvelles contredisant ses déclarations antérieures, ce qui a conduit la défense à demander l’ouverture d’une enquête sur les documents présentés.

On outre, la défense a affirmé que la multiplicité des versions et les contradictions émises par certains témoins affaiblissent la force de l’accusation et militent en faveur de l’acquittement de leur client, en s’appuyant sur la règle juridique selon laquelle le doute doit toujours bénéficier à l’accusé.

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