Les autorités algériennes augmentent une nouvelle fois leur budget militaire, positionnant ainsi l’Algérie comme le pays arabe et africain investissant le plus dans l’armement. Bien que le pays ne soit pas engagé dans un conflit, il continue de s’équiper massivement. S’agit-il d’une anticipation d’une éventuelle guerre ?
Pour 2025, le budget militaire algérien connaît une hausse record d’au moins 10 % par rapport à l’année précédente, dépassant même celui de nations plus riches et en conflit, comme Israël ou l’Iran, acteurs clés au Moyen-Orient.
Cette année, l’Algérie ne se limite pas aux armes conventionnelles ; elle consacre une part importante de son budget aux armes de nouvelle génération, comme les drones. Dans le projet de loi de finances 2025, les dépenses militaires atteignent 3 349 milliards de dinars, soit 25 milliards de dollars, représentant le deuxième poste budgétaire le plus important après celui des Finances.
Selon les prévisions du FMI, ce montant correspond à plus de 20 % du PIB de l’Algérie, faisant de ce pays l’un des dix premiers au monde en termes de part du PIB consacrée au secteur militaire.
Déjà en 2023, l’Algérie avait attiré l’attention avec un budget militaire impressionnant, se classant en tête des dépenses militaires en Afrique. Cette nouvelle hausse suscite des interrogations, d’autant plus qu’il n’y a pas de conflit en cours impliquant l’Algérie.
Malgré les tensions régionales et l’étendue du territoire algérien, ce budget militaire semble « ahurissant » et « illogique » pour un pays non engagé dans une guerre. La question se pose aussi quant à la capacité de l’armée algérienne à utiliser efficacement cet arsenal.
Ce renforcement militaire laisse entrevoir une intention de dissuasion, mais pourrait aussi être interprété comme une préparation à un éventuel conflit, avec le Maroc comme cible déclarée. Depuis 2019, l’Algérie mène une politique de plus en plus hostile envers son voisin, sans que le Maroc ne réponde.