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Accord "maghrébin" sans le Maroc et la Mauritanie : les dirigeants d'Algérie, de Tunisie et de Libye s'engagent à lutter contre les périls de l'immigration clandestine

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Lors d'une réunion consultative tenue dans la capitale tunisienne, les dirigeants de la Tunisie, de l'Algérie et de la Libye ont convenu de collaborer étroitement pour lutter contre les périls de l'immigration clandestine et d'unifier leurs positions et discours face à ce phénomène.

Conviés à l'initiative du président tunisien Kais Saïed, cette première rencontre consultative, qui s'est déroulée au palais présidentiel de Carthage, a réuni le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président du Conseil présidentiel libyen Mohammed El-Menfi.

Le communiqué final conjoint, lu par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar, a souligné la création de groupes de travail mixtes pour coordonner les efforts visant à sécuriser les frontières communes contre les risques et les conséquences de l'immigration clandestine et d'autres formes de criminalité organisée.

Les trois dirigeants ont également convenu d'harmoniser leurs positions et leur discours avec ceux des pays frères et amis concernés par le phénomène de l'immigration clandestine en Méditerranée septentrionale, en Afrique du Nord et au sud du Sahara.

Le communiqué a insisté sur l'importance d'organiser régulièrement de telles rencontres consultatives pour débattre des questions politiques, économiques et sociales. Il est à noter que cette réunion, qui pave la voie à la création d'une instance au niveau maghrébin, n'a pas réuni le Maroc et la Mauritanie. En marge du sommet du gaz tenu en Algérie au début du mois de mars, les trois dirigeants avaient convenu de tenir une réunion maghrébine tripartite tous les trois mois, la première devant se tenir en Tunisie après le mois de Ramadan.

Lors de cette réunion, les trois dirigeants ont discuté de la situation actuelle dans la région maghrébine et ont réaffirmé la nécessité d'intensifier et de coordonner les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, afin de servir les intérêts des peuples des trois pays. En réaction à cette initiative, des milieux marocains ont accusé l'Algérie de tenter de former une alliance maghrébine contre le royaume, y voyant une manœuvre stratégique visant à sortir de l'isolement et à renforcer les relations avec les voisins.

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a exprimé son soutien à cette initiative, soulignant qu'elle vise à combler le vide existant, d'autant plus que l'Union du Maghreb arabe, créée il y a 35 ans, traverse une période de léthargie. Le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé dans une interview accordée à la presse début avril que ce regroupement ne visait aucun pays, précisant que la porte était ouverte à tous les pays de la région et aux voisins de l'Ouest, y compris le Maroc.

L'Union du Maghreb arabe a été créée à Marrakech en 1989 dans le but de renforcer les liens politiques et économiques entre les pays de la région, sur le modèle de l'Union européenne. Depuis 1994, aucun sommet de cette union n'a été tenu, ce qui reflète les défis rencontrés pour atteindre l'objectif principal de renforcer la coopération et l'intégration entre les pays de la région maghrébine.

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