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Les relations entre l'Algérie et la France ont récemment été marquées par une intensification des tensions, suite au soutien de Paris au plan d'autonomie pour le Sahara marocain. Ce soutien a provoqué l'irritation d'Alger, qui a rapidement adopté des mesures commerciales informelles contre la France, exploitant ainsi son économie comme un levier de pression politique.
Cette démarche de l'Algérie rappelle sa politique envers l'Espagne après la prise de position de Madrid en faveur du Maroc concernant le Sahara, et reflète une posture confuse d'Alger face aux soutiens internationaux à la souveraineté du Maroc sur ses régions du Sud. Bien que ces décisions soient de nature informelle, elles risquent de fragiliser l’économie algérienne, dont les liens avec la France sont essentiels, notamment en ce qui concerne les importations vitales de biens et services en provenance de Paris.
Les relations franco-algériennes ont connu un tournant sévère après l'appui de Paris au plan d’autonomie pour résoudre le différend du Sahara, renforcé par la visite du président français Emmanuel Macron au Maroc. La situation a atteint son paroxysme lorsque des rapports ont évoqué une décision d'Alger de restreindre les échanges commerciaux avec la France, une information que le gouvernement algérien a démentie, précisant que ces propos provenaient de l’ancien ambassadeur français, Xavier Driencourt, qui aurait affirmé que l'Algérie avait décidé de suspendre les échanges avec la France.
Il est à noter que les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une augmentation en 2023, atteignant 11,8 milliards d'euros. L'Algérie exporte principalement des hydrocarbures vers la France, tandis qu'elle dépend de celle-ci pour l'importation de produits industriels et agricoles.
L’Algérie semble ainsi appliquer une stratégie économique similaire à celle de 2022 vis-à-vis de l’Espagne, après son soutien au Maroc sur le dossier du Sahara. Le pays s'oriente désormais vers des restrictions économiques vis-à-vis de la France, bien qu'elles ne soient pas officiellement déclarées. Depuis le 4 novembre, des opérations d'exportation et d'importation avec la France auraient été suspendues. Selon des rapports français, tels que ceux du Figaro, les autorités algériennes ont informé verbalement les banquiers de ne pas traiter les transactions commerciales avec la France, soulevant ainsi des interrogations sur la légitimité et les implications économiques de cette mesure.
Les tensions ont également été exacerbées par l'attribution du prix Goncourt à l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud, pour son roman Les Sirènes, qui évoque les horreurs de la décennie noire en Algérie, une période que le régime algérien préfère occulter, d’autant plus que des figures de l’actuel pouvoir sont impliquées dans ces événements. Cela aggrave les divergences avec la France et rouvrent des dossiers longtemps restés dans l'oubli.
Cette crise entre l'Algérie et la France expose l'économie algérienne à de nouveaux défis, notamment en raison du risque d’une diminution des importations de biens essentiels et de l’augmentation de l’inflation, avec des conséquences potentiellement négatives pour le quotidien des citoyens, en particulier dans un contexte de mécontentement croissant des investisseurs étrangers vis-à-vis des récentes décisions économiques d'Alger.
Dans le cadre de ces tensions, le régime algérien se retrouve confronté à de nouveaux défis générés par les conséquences de ses décisions précipitées. Si ces mesures sont perçues comme une forme de pression politique sur Paris, elles risquent d'aboutir à une crise économique interne, aggraver les souffrances des citoyens algériens, et détériorer davantage les relations d'Alger avec l'Union européenne. Alors que les alertes internationales sur les violations des droits humains se multiplient, il semble que le régime algérien se trouve de plus en plus isolé, pris entre des exigences internes et internationales qui pourraient rouvrir des dossiers délicats, augmentant ainsi la pression sur ses dirigeants.