Crise politique en France : Michel Barnier démissionne après une motion de censure historique

En à peine trois mois, le gouvernement de Michel Barnier a été renversé par une motion de censure adoptée mercredi soir à l’Assemblée nationale, une première depuis 1962. Ce jeudi matin, à 10 heures, le Premier ministre s’est rendu à l’Élysée pour remettre sa démission à Emmanuel Macron, conformément à l'article 50 de la Constitution. Le président français doit s'adresser à la nation à 20 heures dans une allocution télévisée.

Une secousse politique majeure

Ce revers inédit pour l’exécutif marque une étape cruciale dans la cinquième République. Si la démission du gouvernement Barnier était attendue après l’adoption de la motion, l’incertitude domine quant à la suite des événements. Emmanuel Macron est confronté à un défi de taille : désigner un nouveau Premier ministre capable de fédérer une majorité parlementaire, dans un contexte de divisions exacerbées.

Les responsables politiques se livrent déjà à une bataille de mots. Mathilde Panot, cheffe de file des députés de La France insoumise (LFI), a affirmé sur LCI que son groupe "censurerait automatiquement" tout Premier ministre qui ne serait pas issu du Nouveau Front populaire (NFP), coalition regroupant les principaux partis de gauche. La députée a particulièrement visé Bernard Cazeneuve, ancien ministre de centre-gauche, et Sébastien Lecornu, figure de la majorité, évoquant leur incompatibilité avec les revendications du NFP.

À droite, Xavier Bertrand (LR) a dénoncé les appels au départ d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie de "coup d'État rampant".

Une opinion publique divisée

Selon un sondage Toluna Harris Interactive pour RTL, les Français se montrent partagés face à cette crise politique. 53 % des sondés soutiennent la décision des députés de censurer le gouvernement, mais 82 % se disent inquiets des conséquences de cette instabilité. Par ailleurs, 64 % souhaitent la démission d’Emmanuel Macron, un chiffre qui monte en flèche chez les sympathisants de LFI et du Rassemblement national.

Une allocution attendue

L’allocution du chef de l’État prévue ce soir à 20 heures est attendue comme un moment décisif. Emmanuel Macron devra rassurer une population inquiète et démontrer sa capacité à restaurer la stabilité politique.

Alors que le pays s'enfonce dans l'incertitude, l'histoire est en train de s'écrire. Le président choisira-t-il un Premier ministre conciliateur ou un profil plus clivant pour affronter cette tempête politique ?