Alors que la guerre se poursuit dans la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit réunir son cabinet de sécurité ce mardi pour préparer une nouvelle phase de l’offensive militaire. Dans le même temps, Israël a autorisé, de manière partielle, la reprise des livraisons de marchandises privées vers l’enclave palestinienne.
Alors que la guerre contre le Hamas entre dans un tournant stratégique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’apprête à réunir, ce mardi, son cabinet de sécurité pour discuter d’une possible extension de l’offensive militaire dans la bande de Gaza. Une réunion annoncée par plusieurs médias israéliens, sans confirmation officielle immédiate.
Selon la chaîne N12, cette réunion de sécurité restreinte devrait rassembler les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, ainsi que le chef d’état-major de l’armée. Objectif présumé : lancer une nouvelle phase de la guerre, possiblement axée sur la conquête totale de la bande de Gaza, comme le rapporte la radio publique Kan, citant des sources anonymes au sein du gouvernement.
Plusieurs membres du cabinet, s’étant entretenus avec Netanyahu, ont confirmé que le Premier ministre entend étendre les opérations aux zones où des otages israéliens seraient encore détenus. Le quotidien Ma’ariv parle même d’une décision déjà prise : « Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de Gaza. »
Cette déclaration intervient alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit le même jour pour une session spéciale sur la question des otages israéliens à Gaza, à l’initiative d’Israël, qui souhaite remettre ce dossier « au centre de l’agenda mondial ».
Tensions internes et réserves militaires
Malgré cette volonté politique affichée, plusieurs observateurs israéliens évoquent une possible opposition du chef d’état-major, Eyal Zamir, à une nouvelle phase d’escalade. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré sur X (ex-Twitter) : « Le chef d’état-major doit exprimer sans détour sa position professionnelle devant les responsables politiques. Je suis convaincu qu’il le fera. »
Pression diplomatique et humanitaire
Le gouvernement israélien reste sous pression croissante, tant sur la question des 49 otages du 7 octobre encore détenus à Gaza — dont 27 ont été déclarés morts — que sur celle des conditions humanitaires désastreuses pour les quelque 2,3 millions de Palestiniens vivant dans l’enclave.
Le Hamas, de son côté, se dit toujours ouvert à une reprise des pourparlers. « La balle est dans le camp de l’occupant et des Américains », a affirmé à l’AFP Hossam Badran, cadre du mouvement islamiste, assurant que « le Hamas est prêt à reprendre les négociations là où elles se sont arrêtées ».
Entrée partielle de marchandises autorisée
Dans un contexte de crise humanitaire aiguë, Israël a autorisé mardi l’entrée partielle de marchandises privées à Gaza, de manière « contrôlée et progressive », selon le COGAT, organisme du ministère israélien de la Défense. Un nombre limité de commerçants sont désormais habilités à livrer des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits, légumes et produits d’hygiène, sous un strict contrôle de sécurité destiné à éviter toute implication du Hamas.
Cette mesure intervient alors que l’ONU continue de dénoncer l’insuffisance des aides, même après la levée, fin mai, du blocus total instauré par Israël en mars. Le nouveau système de distribution mis en place avec l’aide de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) n’a pas empêché la poursuite des violences : au moins 1.373 Palestiniens auraient été tués en tentant d’accéder à l’aide depuis fin mai, selon un rapport alarmant de l’ONU publié la semaine dernière.
Un bilan humain toujours plus lourd
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, qui a coûté la vie à 1.219 personnes en Israël, en majorité des civils, les représailles israéliennes ont fait plus de 60.933 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés crédibles par l’ONU.