Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a annoncé ce vendredi 6 septembre à Rabat, qu’au cours de la nouvelle année scolaire 2024/2025, plus d’un million d’élèves marocains bénéficieront du programme des Écoles d’Excellence, lancé l’année dernière et visant initialement les élèves du primaire à hauteur de 30 %.
Lors d’une conférence de presse à l’occasion de la rentrée scolaire, Benmoussa a indiqué que le projet des Écoles d’Excellence avait touché 320 000 élèves marocains dans 626 établissements éducatifs au cours de la saison précédente, précisant que plus de 7 % des élèves du primaire avaient profité du programme, tant en milieu rural qu’urbain.
Il a souligné que le suivi du programme par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, à travers une évaluation de son impact, avait révélé des « résultats très positifs » au sein des écoles ciblées, contribuant à enrichir l’apprentissage des élèves grâce à une « mobilisation exceptionnelle de la part de tous les intervenants, notamment les enseignants, les inspecteurs et les directeurs supervisant ces classes ».
Le ministre a fait savoir que son ministère avait travaillé à l’extension de cette initiative, passant de 320 000 élèves à 1 300 000 élèves, affirmant que 30 % des élèves du primaire bénéficieraient de ce programme pour l’année scolaire en cours.
Il a insisté sur le fait que cette démarche nécessitait également une large mobilisation des enseignants, des inspecteurs et des formateurs, notamment à travers « une formation continue pour accompagner ce processus afin d’atteindre le même impact et la même qualité ».
En outre ce projet vise, selon le ministère de l’Éducation nationale, à « dessiner les contours de l’école publique souhaitée à travers une approche participative répondant aux attentes des élèves, de leurs familles et des équipes pédagogiques », en se concentrant sur « l’amélioration de la qualité des apprentissages de base, le développement des compétences des élèves, la réduction du taux de décrochage scolaire et la promotion de l’épanouissement des apprenants ».
Les résultats d’une enquête menée par l’Observatoire national du développement humain sur les « Écoles d’Excellence » ont montré que ce programme, lancé par le gouvernement il y a un an, a permis de faire entrer la réforme éducative dans les salles de classe. Toutefois, il fait encore face à des défis majeurs, notamment la réticence des enseignants face aux effets négatifs de la surcharge des classes sur l’efficacité du programme réformateur.
L’Observatoire a indiqué, en juillet dernier, que l’étude avait révélé un « écart manifeste dans l’état d’esprit général entre les écoles bénéficiant du programme et celles qui continuent à adopter une approche pédagogique traditionnelle », ajoutant que les « incitations à l’attention et à l’impact éducatif au niveau des apprentissages des élèves étaient plus présentes dans le premier type d’établissement, c’est-à-dire celui accueillant le programme ».
Le rapport, que l’Observatoire affirme avoir réalisé sur la base des informations fournies par le ministère de l’Éducation nationale, indique que la concentration sur l’amélioration de la performance d’apprentissage des élèves dans les Écoles d’Excellence a fait évoluer la perspective du changement, passant d’une logique de justice conditionnée par l’égalité des acquis et des résultats à une logique de justice liée à l’équité envers les élèves en difficulté.
Le rapport note également une prise de conscience parmi les membres du personnel éducatif, enseignants et inspecteurs, dans les établissements d’Excellence, que la clé du succès des défis du programme réside dans la mobilisation collective et l’acceptation de la nécessité de croire en l’efficacité de la réforme, ainsi que le changement culturel que cette confiance implique pour la vision du processus éducatif.
Malgré les aspects positifs relevés par le rapport concernant le programme expérimental lancé cette année et visant à être étendu, il est souligné que l’expérience quotidienne dans un échantillon des établissements accueillant le programme montre que le défi de sa généralisation partielle à partir de la prochaine rentrée scolaire (2024-2025) passe par un ensemble de mesures préventives.
Parmi les recommandations du rapport figure l’apprentissage des difficultés rencontrées lors de la phase initiale du programme pendant la rentrée scolaire 2023-2024, notamment en ce qui concerne la finalisation des travaux de mise à niveau des espaces internes des écoles, l’équipement des salles de classe en matériel technologique, ainsi que l’anticipation des besoins en formation continue des enseignants et en accompagnement pour l’utilisation des technologies numériques dans le processus éducatif.
Par ailleurs, le gouvernement a approuvé, en juin dernier, un décret relatif à ce programme, présenté par le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports, dans le cadre de la « mise en œuvre de la feuille de route 2026 pour une école publique de qualité » et de l’application de l’accord du 26 décembre 2023 entre les syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation et la commission ministérielle tripartite sur le statut particulier des fonctionnaires de l’éducation nationale.