Le député du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Mustapha Ibrahimi, a interpellé Zakia Driouich, Secrétaire d’État en charge de la Pêche maritime, au sujet du blocage inexpliqué d’un projet de pisciculture à Jzennaya, dans la province de Tanger, pourtant financé à hauteur de 20 millions de dirhams.
Selon des informations relayées par la presse nationale, un investisseur étranger aurait bénéficié de ce financement public destiné à l’acquisition d’équipements de reproduction de poissons de haute qualité, sous l’impulsion de l’ancien ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, depuis 2023. Pourtant, à ce jour, aucune avancée concrète n’aurait été constatée sur le terrain.
Plus inquiétant encore, selon Ibrahimi, ce même porteur de projet aurait déjà perçu, deux ans auparavant, une subvention similaire sans qu’aucune activité ne voie le jour.
Face à ces interrogations, Zakia Driouich a tenu à nuancer : « Les éléments évoqués ne reflètent ni la réalité du terrain, ni la globalité du projet. » Elle a précisé qu’un appel à projets rigoureux a permis de sélectionner le candidat le plus qualifié, avec un investissement global prévu de 120 millions de dirhams. Un contrat détaillé, fixant les conditions techniques et financières, a été signé avec le bénéficiaire.
Parmi les obligations imposées : la création d’une société de droit marocain pour obtenir les autorisations nécessaires à la mise en place et à l’exploitation de la station d’alevinage, condition indispensable pour accéder au soutien financier. Ce dernier, d’un montant total de 20 millions de dirhams, ne représente que 16 % de l’enveloppe globale, et est décaissé au fur et à mesure de l’avancement des travaux. À ce jour, seuls 10 millions ont été versés.
Le député a également interrogé la Secrétaire d’État sur le rôle de l’administration dans le suivi, le contrôle et l’évaluation des projets bénéficiant de subventions du secteur halieutique, appelant à plus de transparence. Il a notamment demandé si la liste des bénéficiaires serait rendue publique et si des sanctions seraient envisagées en cas de non-réalisation du projet.
En réponse, Zakia Driouich a indiqué qu’un comité technique assure un suivi régulier avec des visites sur site, dont les rapports font état d’un taux d’avancement de 50 %.
Elle a conclu en rappelant que les programmes de soutien sont mis en œuvre à l’échelle de toutes les régions littorales, avec des critères de sélection stricts et un cahier des charges engageant l’ensemble des parties.
Le dispositif est par ailleurs soumis au contrôle conjoint des bailleurs de fonds, de l’Inspection Générale des Finances, des organes constitutionnels compétents et de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture, dont les chambres de la pêche maritime font partie du conseil d’administration.